L’inflation, un élément favorable aux emprunteurs

L’inflation, un élément favorable aux emprunteurs

Elle permet au fil du temps de réduire le poids du financement. Explications en chiffres

L’inflation, un élément favorable aux emprunteurs
Crédit photo © Boursier.com

La période actuelle de taux bas est sans conteste un atout pour les emprunteurs, qui peuvent obtenir de l’argent à moindre frais. Mais pour ceux qui empruntent aujourd’hui, l’avenir pourrait être encore plus favorable en cas de retour de l’inflation.

Cette dernière a en effet un mérite : elle permet de réduire la charge de l’emprunt au fil du temps. Pour le comprendre rien de mieux qu’un exemple.

Un allègement de la charge mensuelle

Un jeune actif emprunte 67.800 euros sur 10 ans au taux de 1,2% pour acheter un logement. Il devra rembourser 600 euros par mois. Si son revenu mensuel est de 2.000 euros, sa charge sera alors de 30%.

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Avec une inflation 0, cette charge restera la même les années suivantes. En revanche, avec une inflation positive et des revenus qui suivent la même pente, le poids du crédit diminuera peu à peu.

Prenons le cas d’une inflation de 2% par an. La deuxième année, la mensualité sera toujours de 600 euros, mais les revenus de l’emprunteur passeront à 2.040 euros. Le poids du remboursement baissera à 29,41%. Bien entendu, l’emprunteur sera encore plus gagnant si l’inflation se maintient à ce rythme pendant 10 ans. La dernière année, son crédit ne lui coûtera plus que 25,1% de ses revenus.

En 10 ans, il aura payé 72.000 euros (soit 3 fois son revenu annuel de départ). Mais avec une inflation de 2%, cet emprunt ne représentera « que » 2,74 fois son revenu annuel moyen des 10 ans.

Poids d'un emprunt immobilier avec 2% de hausse de revenus par an
67.800 € empruntés sur 10 ans à 1,2%, L'Argent & Vous
Mensualité*Revenu mensuelPoids de l'emprunt
Année 16002.00030%
Année 26002.04029,4%
............
Année 106002.39025,1%
Moyenne sur 10 ans6002.19027,4%

Pour les placements aussi

Ce raisonnement vaut aussi en matière de placements. Prenons le cas simple d’une personne empruntant 100.000 euros sur 10 ans à 1,2% (remboursables in fine) avec l’espoir de placer ce capital au même taux.

La première année, elle encaissera 120 euros de revenus et devra payer autant d’intérêts à la banque. L’opération sera donc nulle et le restera en l’absence d’inflation.

Si en revanche, l’inflation grimpe à 2% par an, sa charge d’intérêts sera toujours de 120 euros mais ses revenus progresseront, lui laissant un gain au passage (le rendement du placement devenant supérieur au coût du crédit). En 10 ans, ce gain s’élèvera à près de 1.140 euros par le simple effet de l’inflation, laissant apparaître un TRI de 0,11%.

Un pari sur un retour de l’inflation

Les gains évoqués ci-dessus peuvent bien entendu paraître symboliques. Mais ces exemples ont surtout pour but de mettre en relief l’effet que peut avoir l’inflation pour un emprunteur. Un effet qui sera évidemment démultiplié avec une inflation plus soutenue ou des montants empruntés plus élevés.

Cela tient à un phénomène facile à comprendre. En cas d’inflation, la charge de remboursement reste stable dans le temps (sauf avec un taux variable) alors que le revenu de l’emprunteur (ou le rendement de l’investisseur) augmente… du moins en théorie (voir encadré). C’est la raison pour laquelle beaucoup de conseillers suggèrent d’emprunter lorsque l’inflation et les taux sont bas, car un retour de l’inflation ne peut que leur être profitable.

Précision

Les exemples donnés dans cet article supposent une corrélation entre l’inflation et les revenus encaissés par l’emprunteur immobilier ou l’investisseur. Ce qui dans la réalité n’est malheureusement pas toujours le cas. Si les revenus ne suivent pas l’inflation et restent stables dans le temps, l’inflation n’aura évidemment aucun effet sur le poids du crédit.

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