Pouvoir d’achat : le simulateur de Bercy oublie un paramètre important

Pouvoir d’achat : le simulateur de Bercy oublie un paramètre important
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L’outil mis en ligne ce matin calcule bien le gain dû aux allègements de cotisations sur la fiche de paie. Mais il omet le petit surplus d’impôt que cela va entraîner. Explications…

Pouvoir d’achat : le simulateur de Bercy oublie un paramètre important
Crédit photo © Reuters

A peine mis en ligne, le simulateur de Bercy sur le pouvoir d’achat fait l’objet de critiques. Le débat porte notamment sur les économies mises en avant par le gouvernement alors que l’Insee a évoqué hier une hausse à venir des prélèvements sociaux. Il faut dire que les paramètres pris en compte ne sont pas les mêmes dans les deux cas.

Mais les résultats donnés par le simulateur sont également contestables sur un autre point : l’impact direct des allègements de cotisations. Pour le vérifier, L’Argent & Vous a pris l’exemple d’un célibataire gagnant 4.000 euros bruts par mois.

Un gain de salaire incontestable

En année pleine, c’est-à-dire à partir de 2019, le simulateur indique un gain de 59 euros par mois, soit 708 euros par an. Ce chiffre correspond bien à nos estimations faites en septembre (le gain précis sera de 59,20 euros par mois).

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Il traduit l’impact qu’auront sur la fiche de paie les allègements de cotisations octroyés en compensation de la hausse de CSG. Sur ce point, aucune critique ne peut être formulée.

L’impact fiscal passé sous silence

Pour autant, il convient d’aller plus loin pour évaluer l’impact réel sur le pouvoir d’achat. De fait, les allègements de cotisations vont accroître le salaire imposable… et donc l’impôt dû par le salarié. Certes, cela restera marginal. Mais ce petit surplus de fiscalité amputera in fine le gain de pouvoir d’achat.

C’est à ce niveau que le simulateur de Bercy apparaît incomplet, car il s’en tient au gain obtenu sur la fiche de paie et omet les conséquences fiscales.

Comme nous l’avions souligné dans nos précédentes évaluations, le salarié gagnant 4.000 euros par mois économisera bien 59,20 euros sur sa fiche de paie. Mais il devra en contrepartie régler un complément d’impôt équivalant à une ponction de 15,92 euros par mois.

Contrairement à ce qu’affirme l’outil du ministère de l’Economie, le gain réel de pouvoir d’achat ne sera donc pas ici de 59 euros par mois, mais de 43,28 euros.

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