Pouvoir d'achat : un plan de résilience sans "quoi qu'il en coûte", prévient Bruno Le Maire

Pouvoir d'achat : un plan de résilience sans "quoi qu'il en coûte", prévient Bruno Le Maire
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Le plan de résilience économique et social en préparation, destiné à lutter contre les effets de la guerre en Ukraine, se concentrera sur les filières les plus impactées et les ménages les plus en difficulté, répète le gouvernement.

Pouvoir d'achat : un plan de résilience sans "quoi qu'il en coûte", prévient Bruno Le Maire
Crédit photo © Reuters

Face aux conséquences de la guerre en Ukraine – et en particulier la flambée des prix de l’énergie – le nouveau "plan de résilience économique et social" en préparation, qui pourrait être déployé à la mi-mars, devrait prévoir un ensemble de mesures à destination des entreprises les plus impactées par la guerre ainsi que pour les ménages les plus fragiles.

Après Bruno Le Maire, la semaine dernière, qui a échangé avec les représentants du patronat et les filières les plus touchées (aéronautique, automobile, agriculture, métallurgie), c’est au tour du Premier ministre Jean Castex de rencontrer ce mardi les différents secteurs industriels et les partenaires sociaux pour évoquer leurs difficultés et trancher in fine sur les contours de ce nouveau plan de soutien économique.

Pour l’heure, et à peine sorti de la récession "Covid", le gouvernement fait passer le message que les réponses apportées à ce nouveau choc ne seront pas un nouveau "quoi qu’il en coûte". Ces mesures seront ciblées, et moins généralisées que celles de son précédent plan de relance, répète l’exécutif depuis l’annonce de ce nouveau plan par Emmanuel Macron la semaine dernière.

Une réponse aux Français "les plus touchés par la crise"

Invité de l’émission Apolline Wake Up sur RMC ce lundi matin, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire parle ainsi d’« une réponse à tous les Français qui seront les plus touchés par la crise », tout en rappelant le montant de la facture des aides déjà déployées depuis l’automne.

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Le gel des prix du gaz, au moment où il a été décidé par le gouvernement, devait coûter au début 1,2 milliard d’euros, explique le ministre. « Nous envisageons d’étendre ce gel jusqu’à la fin de l’année 2022. [Et son coût] sera sans doute de 10 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2022 […] tout simplement parce que le prix du gaz a tout simplement doublé depuis que nous avons pris la décision de plafonner les prix. »

L’Etat a également mis sur la table 8 milliards d’euros pour le plafonnement des prix de l’électricité, 4 milliards d’euros pour l’indemnité inflation, ainsi que près de 6 milliards d’euros pour le chèque énergie qui « va être versé en avril pour 150€ en moyenne à 5,8 millions de Français ».

« La facture totale s’élève à plus de 20 milliards d’euros sur la seule protection de nos compatriotes contre la flambée des prix de l’énergie. Nous sommes prêts à faire davantage mais ce ne sera pas un quoi qu’il en coûte qui consisterait à verser de l’essence sur un incendie », déclare le locataire de Bercy qui promet « des réponses ciblées, efficaces, sur ceux qui en ont le plus besoin ».

Une aide pour les prix alimentaires ?

Au-delà du prolongement du gel des prix gaz jusqu’à la fin de l’année, l’exécutif travaille aussi sur un dispositif de soutien aux ménages modestes pour les prix de l’alimentation.

Avec une industrie agroalimentaire en première ligne, et des tarifs qui devraient déjà augmenter dans les rayons en avril suite aux négociations annuelles avec la grande distribution, le prix du caddie des Français est particulièrement surveillé par l’exécutif.

Mais dans ce contexte géopolitique explosif, l’exercice de la sobriété des finances publiques apparaît compliqué.

Le gouvernement maintient pour l’heure une prévision de croissance de PIB à 4% pour 2022, a fait savoir ce week-end le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Ces projections officielles devraient être rapidement révisées. L’hypothèse de croissance de l’Insee, formulée début février, soit avant l’invasion russe en Ukraine, n’était qu’à 3,2%. Et Rexecode évalue déjà les impacts de la guerre sur la croissance française 2022 à 0,7 à 1 point de PIB.

La flambée des cours du pétrole et l'éventualité d'une coupure de l’approvisionnement en gaz russe mettent tous les acteurs économiques en alerte ce lundi face à un "scénario du pire" et ses retombées sur la France.

Explosion des prix à la pompe et craintes sur le gaz

Dans une interview accordée aux Echos, la directrice générale d’Engie prévient des conséquences de sanctions européennes sur le gaz, un « scénario extrême » auquel l’entreprise se prépare, qui aboutirait à des problèmes de stockage en prévision de l’hiver 2022-2023, mènerait à « un choc de prix sans précédent » et pourrait demander à la fois aux industriels et aux ménages de réduire leur consommation énergétique…

Pour sa part, et alors que les prix à la pompe ont déjà dépassé les 2€ dans certaines stations essence, Michel Edouard Leclerc appelle de son côté le gouvernement à mettre en place des chèques carburant ciblés pour les personnes dans le besoin. Une option que le ministre de l'Economie n'a pas encore évoquée...

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