Intraitable sur le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron appelle à davantage de partage de la valeur pour les salariés

Intraitable sur le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron appelle à davantage de partage de la valeur pour les salariés

Le président de la République s’est engagé à demander au gouvernement de travailler à une contribution exceptionnelle des entreprises en faveur des travailleurs quand il y a des profits exceptionnels.

 Intraitable sur le projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron appelle à davantage de partage de la valeur pour les salariés
Crédit photo © Boursier.com

S’il s’est montré intraitable sur le maintien du projet de réforme des retraites lors de son allocution télévisée ce mercredi à la mi-journée, évoquant quand même une réouverture des discussions sur l’usure professionnelle et la reconversion en fin de carrière des métiers les plus difficiles, Emmanuel Macron semble faire des concessions sur le débat autour d’une taxe exceptionnelle sur les profits des grandes entreprises.

Contribution exceptionnelle en faveur des travailleurs

Le président de la République s’est ainsi engagé à demander au gouvernement de travailler à une contribution exceptionnelle des entreprises en faveur des travailleurs quand il y a des profits exceptionnels. « On a des grandes entreprises qui sont en train de racheter leurs actions, il faut qu’elles distribuent davantage à leurs salariés », a annoncé Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a précisé qu’il ne visait pas les entreprises du secteur de l’énergie, déjà soumises à une taxation exceptionnelle au niveau européen afin d’aider à financer les différents boucliers publics mis en place pour amortir la hausse des tarifs de l’électricité ou du gaz.

Les rachats d’actions ne profitent pas qu’aux actionnaires

Dans le collimateur donc, certains groupes du CAC40 aux copieux bénéfices qui ont récemment mis en place des programmes de rachat d’actions, une mesure courante qui bénéficie en premier lieu aux actionnaires en jouant positivement sur le cours de bourse. Les actions rachetées sont en effet le plus souvent annulées, ce qui permet d’améliorer le bénéfice net par action.

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Mais ces actions rachetées peuvent aussi profiter aux salariés quand les groupes ont mis en place un plan d’actionnariat salarié. Les actions rachetées ou annulées permettent alors de compenser les actions créées pour alimenter l’offre aux salariés qui peut prendre la forme d’un prix décoté ou d’un abondement de l’entreprise. EssilorLuxottica, Vinci, la Société Générale (qui vient tout de même d’annuler environ 5% de son capital), Axa ou L’Oréal sont des exemples de grands groupes avec une forte culture d’actionnariat salarié. Une tradition qui s’est en revanche un peu perdue chez BNP Paribas ou le groupe de défense Thales ces dernières années. Thales qui vient au passage d’annuler 1,5% de son capital…

Partage de la valeur

Oui mais le partage de la valeur en entreprise est un vaste sujet et beaucoup de grands groupes du CAC40 font aussi des efforts louables en matière de primes distribuées à tous leurs salariés. Dans le cas du constructeur automobile Stellantis, qui a lancé en février un plan de rachat d’action d'un montant maximum de 1,5 milliard d'euros, il n’y pas d’actionnariat salarié mais il y a eu de grosses primes à la hauteur des résultats exceptionnels dégagés en 2022. Chez le groupe de luxe LVMH (plus de 14 milliards d’euros de bénéfice en 2022), où 1,5 milliard d'euros de rachats d’actions sont également au programme actuellement, l’absence de plan d’actionnariat salarié peut quand même paraître regrettable.

Des évolutions attendues pour les salariés des petites entreprises

Cette liste de sociétés ne se veut pas exhaustive mais montre qu’il reste difficile de définir des mauvaises élèves. En somme, on voit mal comment le gouvernement pourra concrètement améliorer les choses. Pour les petites entreprises en revanche, le récent accord national interprofessionnel du 10 février 2023 relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise, que le gouvernement s’est engagé à retranscrire dans la loi en 2023, ouvre de nouvelles perspectives à beaucoup de salariés.

L’accord prévoit notamment de rendre obligatoire d’ici 2025 la mise d’au moins un des dispositifs suivants : prime de participation, prime d’intéressement, abondement sur un plan d’épargne salariale (PEE ou PER Collectif) ou Prime de partage de la valeur (PPV). Cette obligation ne concernerait que les entreprises qui génèrent un bénéfice net fiscal au moins égal à 1% du chiffre d'affaires pendant trois années consécutives. On rappellera qu’aujourd’hui, seules les entreprises qui emploient au moins 50 salariés ont l’obligation de mettre en place un dispositif de participation permettant de redistribuer une partie des bénéfices de l’entreprise.

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