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L’augmentation de CSG de 1,7 point concernera les salaires, certaines retraites mais aussi les revenus du patrimoine. Tour d’horizon
Emmanuel Macron veut alléger le coût du travail en supprimant les cotisations maladie et chômage du secteur privé. En contrepartie, il compte augmenter la CSG de 1,7 point. Des conséquences sont donc à prévoir pour les salariés, les retraités et les détenteurs de patrimoine.
Salaires du privé
Si la réforme est menée à bien, les salariés ne paieront plus de cotisations maladie (0,75%) et chômage (2,4%). Ils économiseront 3,15 points de salaire brut.
En revanche, la CSG sera alourdie de 1,7 point. En sachant que la CSG ne porte que sur 98,25% du salaire brut, les salariés gagneront donc un peu plus à la fin du mois : l’équivalent de 1,48 point de salaire brut.
Pour une rémunération brute de 3.000 euros, le salaire net sera augmenté de 44,50 euros.
Retraites
Avant l’élection, le candidat Macron a assuré que la hausse de CSG ne toucherait pas les retraités modestes : ceux qui sont déjà exonérés de CSG ou qui la paient au taux réduit de 3,8%.
Globalement, cela concerne les personnes qui perçoivent moins de 14.375 euros lorsqu’elles sont seules ou moins de 22.051 euros à deux.
En revanche, les retraités qui se situent au-dessus de ces niveaux (et qui paient donc la CSG au taux plein de 6,6%) n’échapperont pas à la réforme. Ils verront bien leur CSG augmenter de 1,7 point. Pour une pension de 2.000 euros, la surcharge avoisinera les 34 euros.
Revenus du patrimoine
La réforme concernera enfin et surtout les revenus du patrimoine. Pour les revenus soumis à la « flat tax », le changement sera quasiment imperceptible. Le taux forfaitaire ayant été annoncé autour de 30%, le taux d’impôt servira de variable d’ajustement en cas de hausse de la CSG (il serait par exemple de 12,8% avec des prélèvements à 17,2% au lieu de 15,5%).
Reste qu’une bonne partie des revenus du patrimoine restera en dehors de la flat tax. Ce sera le cas pour les ménages peu ou pas imposés puisque la flat tax (moins avantageuse ici) sera optionnelle. Ce sera aussi le cas pour tous les revenus qui bénéficient d’un cadre d’imposition à part (comme les plus-values immobilières, les gains sur l’assurance-vie ou encore le PEA).
Dans ces situations, la hausse de CSG sera bel et bien sensible. Une plus-value immobilière ne bénéficiant d’aucun abattement (moins de 6 ans), ne sera plus taxée à 34,5% mais à 36,2%.
Du côté de l’assurance-vie en euros, les gains annuels ne seront plus ponctionnés à hauteur de 15,5% mais à 17,2%. Selon nos calculs, cela devrait tout de même rapporter 340 millions d’euros de plus à l’Etat.