Les données de l’administration montrent par exemple qu’en France moins de 1 foyer sur 10 a un revenu fiscal annuel supérieur à 50.000 euros. Détails...
A l’occasion des dernières réformes fiscales, le gouvernement a clairement dit vouloir mettre l’accent sur les foyers modestes... par opposition aux contribuables les plus aisés. Il a par exemple précisé que l’abaissement du quotient familial à 1.500 euros ne jouerait que pour 1 famille sur 7.
Ceci étant, à partir de quel seuil de revenus peut-on considérer que l’on est un Français « aisé » ? Il est bien entendu difficile de déterminer un plancher de revenus de manière arbitraire, d’autant que la notion d’aisance est avant tout relative. Sur ce point, les données de la DGFiP peuvent en tout cas donner des indications.
25% des Français au-dessus de 30.000 euros
Les chiffres de 2012 (les derniers disponibles) nous apprennent par exemple qu’en France 56% des 36,4 millions de foyers fiscaux ont moins de 20.000 euros de revenu fiscal de référence (RFR). En affinant ces données, on peut même estimer que la moitié des ménages a moins de 17.950 euros.
A partir de 30.000 euros de RFR, vous faites déjà partie des 25,8% de foyers les plus à l’aise. Et le tableau montre qu’au-delà de 50.000 euros, on ne compte plus que 9,4% de ménages, soit moins de 1 sur 10.
La DGFiP donne aussi quelques chiffres sur les très hauts revenus. Ainsi, elle révèle que seuls 7.600 foyers ont un revenu imposable supérieur à 1 million d’euros, soit 1 sur 5.000.
De fortes disparités entre Paris et la province
Sans surprise, l’aisance relative du foyer dépend aussi de sa zone de résidence. En Ile-de France, le RFR médian est par exemple de 21.570 euros. 34% des contribuables de la région disposent de plus de 30.000 euros. Et pour être dans les 20% de franciliens les « plus riches », il faut au minimum 50.000 euros. Notons également qu’en Ile-de-France près de 4 foyers sur 100 gagnent plus de 100.000 euros (deux fois plus que sur l’ensemble du pays).
En province, les chiffres sont plus mesurés. Avec 50.000 euros par an, vous êtes déjà dans les 8% de ménages les plus aisés. Et ceux qui ont plus de 17.370 euros intègrent la moitié la plus favorisée.
Des chiffres à prendre avec précautions
S’ils permettent de se situer, ces chiffres sont toutefois à manipuler avec une certaine prudence. S’agissant de revenus fiscaux, ils ne correspondent pas aux revenus réellement disponibles pour le foyer et ne sont pas comparables à des salaires.
Pour un salarié, le RFR ne représente par exemple que 90% du revenu déclaré. Des contribuables peuvent aussi bénéficier d’abattements en haut de tableau, réduisant directement leur revenu imposable. C’est le cas pour certaines professions (journaliste par exemple) ou pour ceux qui épargnent sur un Perp en vue de la retraite.
Il faut aussi rappeler que pour nombre de travailleurs non-salariés, la situation fiscale personnelle se confond avec la situation professionnelle. Leur RFR peut alors varier fortement d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur des déductions opérées à titre professionnel.
Reste enfin à chacun à déterminer s’il se considère aisé en étant dans les 5%, 10%, 15% ou 20% de ménages aux plus hauts revenus, voire dans une tranche plus large.
| L'Argent & Vous d'après DGFiP (données 2012) | |||
|---|---|---|---|
| France | Ile-de-France | Province | |
| Plus de 10.000 € | 75,6% | 79,5% | 74,7% |
| Plus de 12.000 € | 69,4% | 74,9% | 68,2% |
| Plus de 15.000 € | 59,4% | 67,3% | 57,7% |
| Plus de 20.000 € | 43,6% | 53% | 41,5% |
| Plus de 30.000 € | 25,8% | 33,9% | 24% |
| Plus de 50.000 € | 9,4% | 15,6% | 8% |
| Plus de 100.000 € | 1,8% | 3,7% | 1,4% |
