Transports, loisirs et habillement: les consommateurs ont levé le pied à cause de la crise

Transports, loisirs et habillement: les consommateurs ont levé le pied à cause de la crise

Une étude de l’Insee détaille l’évolution des postes de consommation depuis 2008. Tour d’horizon de ce que les ménages ont sacrifié en raison de la crise

Transports, loisirs et habillement: les consommateurs ont levé le pied à cause de la crise
Crédit photo © Reuters

Ce n'est pas une surprise. Depuis la crise de 2008, le pouvoir d’achat de nombreux Français a été mis sous pression, avec un impact direct sur la consommation. Si en 7 ans la dépense de consommation globale n’a réellement reculé qu’une fois (en 2012), la ventilation de cette dépense a en tout cas fait l’objet d’arbitrages. C’est ce que pointe une étude de l’Insee publiée ce vendredi.

Des dépenses incompressibles

Premier constat, la crise n’a pas eu d’effet sur le budget consacré au logement. « L’évolution en valeur est portée par la hausse des prix des loyers et de l’énergie », écrivent les auteurs en rappelant que les loyers ont progressé plus vite que le déflateur des prix à la consommation. Résultat, le poids du logement dans la consommation effective a augmenté de 0,13 point par an en moyenne de 2007 à 2014, pour atteindre les 25%.

L’alimentation a également été peu affectée par le ralentissement du pouvoir d’achat. Les dépenses en volume ont augmenté de 0,4% par de 2007 à 2014 avec de surcroît un effet prix défavorable aux ménages. En baisse depuis les années 1960, la part du budget consacrée à l’alimentation a donc regagné quelques points de pourcentage, approchant désormais des 13%.

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Moins de transports, moins de loisirs

Facilement reportables, les achats de véhicules ont souffert depuis 2007 (-2,7% par an) tout comme les dépenses d’utilisation (-1,6%), avec pour conséquence de faire baisser la part du budget consacrée aux transports, passée sous les 10%.

La dégradation engagée au cours des années précédentes s’est par ailleurs poursuivie dans l’habillement, avec une baisse des volumes de 1% par an. Ce domaine représentait en 2014 à peine plus de 3% du budget consommation.

Les Français ont aussi levé le pied sur les loisirs, la communication et la culture. Certes, les consommateurs ont bénéficié de fortes baisses de prix. Mais ils n’en ont pas profité pour accroître les volumes consommés dans les mêmes proportions (notamment du fait de taux d’équipement élevés). Ainsi, ce poste mobilisait 14,7% des dépenses de consommation en 2014... Soit le score le plus faible depuis 1998.

L’Insee note enfin que les dépenses de santé et d’action sociale ont pris du poids dans la consommation effective depuis la crise. Mais ici, l’évolution tient plus à la prise en charge publique qu’à l’arbitrage des ménages eux-mêmes.

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