Smartphones reconditionnés : une information du consommateur souvent défaillante

Smartphones reconditionnés : une information du consommateur souvent défaillante

En forte croissance (+25% de ventes de smartphones en 2020), le marché des produits reconditionnés se sent pousser des ailes mais tend à négliger l’information des consommateurs.

Smartphones reconditionnés : une information du consommateur souvent défaillante
Crédit photo © Reuters

Dans le marché florissant des smartphones, tablettes et autres produits technologiques reconditionnés (25% de croissance en un an), les consommateurs ont intérêt à lire attentivement les informations précontractuelles et l'assurance couverte avant de passer à l'achat.

Une enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) menée auprès de la filière en 2020 et 2021 pour vérifier la loyauté des allégations figurant dans leurs offres commerciales, « notamment celles portant sur la réalisation de tests », a constaté une part d’anomalie très élevée chez ces sociétés : des erreurs « plus ou moins importantes » sur l'information des consommateurs ont ainsi été constatées dans 62% des 84 établissements contrôlés, et ces contrôles se sont soldés par 27 injonctions administratives et 26 avertissements.

Parmi les anomalies relevées, l’utilisation abusive du terme "reconditionné" - qui induit que les fonctionnalités de l’appareil à la revente ont été testées, et qu'il a été remis en état au besoin – est notamment choisie pour des produits dont ces tests font défaut ou dont la réalité n'a pas pu être prouvée, relève la DGCCRF.

Des informations parcellaires sur l'état des produits

Autre insuffisance constatée, l’information précontractuelle fournie par les plateformes sur l’état des produits manque de précisions et reste trop sommaire : l’utilisation de termes tels que "bon état", "parfait état" ou "fonctionnel", très usités pour justifier des différences de prix d’un même modèle disponible à l’achat, « ne permettent pas de connaître le degré éventuel de perte de qualité d’usage des équipements, ni de comparer les produits entre eux ou de comparer un produit reconditionné à un produit neuf », pointe l’enquête.

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L’information précontractuelle en matière de garanties légales est aussi « souvent inexacte, absente ou parfois même trompeuse ». La garantie légale de conformité, en particulier, qui est de deux ans sur les produits d’occasion comme ceux neufs – une garantie obligatoire et gratuite – est souvent confondue avec la garantie commerciale, souvent payante, note la DGCCRF.

L’enquête « à visée exploratoire » permettra de mettre en place une réglementation adaptée sur ces filières de reconditionnement en plein développement, souligne la direction.

SignalConso

En parallèle, la répression des fraudes invite les consommateurs à être attentifs au contenu des informations fournies lors de l’achat d’un produit reconditionné. En cas de difficulté, les consommateurs peuvent signaler le problème rencontré sur la plateforme SignalConso, en vue de son règlement à l’amiable.

Lancé il y a deux ans, ce service permet aux particuliers déclarer les anomalies rencontrées lors de leurs achats ou de leurs relations de clientèle avec les professionnels (affichage de prix, problème de commande, non respect des conditions contractuelles etc.).

Ce service a déjà enregistré quelque 274.000 plaintes, qui sont ensuite relayées par l'Etat auprès des professionnels concernés. Les déclarations - qui peuvent être faites de façon anonyme - auraient reçu une réponse des sociétés dans 88% des cas, selon les statistiques de la DGCCRF publiées sur la plateforme.

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