Salaires : ce que vous coûtez réellement à votre employeur

Salaires : ce que vous coûtez réellement à votre employeur

Dans une note, l’UFF fait le point sur les charges et les avantages des employeurs en matière de rémunérations. De quoi évaluer son propre coût pour l’entreprise

Salaires : ce que vous coûtez réellement à votre employeur
Crédit photo © Reuters

Combien débourse une entreprise pour payer 100 euros de rémunération à un salarié ? Peu de Français le savent avec précision. Une note publiée ce lundi par l’UFF permet justement de faire le point sur le sujet

Jusqu’à 45% de charges patronales

En premier lieu, l’UFF rappelle qu’en moyenne les cotisations salariales s’élèvent à 21% du salaire brut. Ainsi, lorsque vous percevez 100 euros bruts, vous n’obtenez en réalité que 79 euros nets.

Mais l’employeur doit aussi verser des cotisations patronales. Elles s’élèvent en moyenne à 45% du brut. Autrement dit, un salaire de 100 euros bruts revient en réalité à 145 euros bruts à l’entreprise. En prenant le calcul sous un autre angle, on peut aussi dire que l’entreprise doit dépenser 183 euros au total pour offrir 100 euros nets à un salarié.

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Des allègements sous condition

Deux dispositifs existent pour alléger la pression sur le coût du travail.

Le plus connu à l’heure actuel est le CICE. Il offre un crédit d’impôt de 6% sur les rémunérations qui ne dépassent pas 2,5 Smic, soit 43.725 euros. Ainsi, le coût réel d’un salaire brut de 100 euros peut être limité à 139 euros.

En parallèle, les rémunérations inférieures à 1,6 Smic (27.984 euros) supportent moins de charges patronales (réduction Fillon). En moyenne, le taux de cotisations est de 12% au niveau du Smic puis augmente jusqu’à 45% arrivé à 1,6 Smic.

Les rémunérations indirectes « moins chargées »

Les rémunérations indirectes sont constituées des versements effectués par l’entreprise pour le compte de l’employé au titre de l’épargne salariale, de la retraite ou de la santé.

Le régime est ici beaucoup plus favorable pour l’entreprise. Pour l’épargne salariale et le Perco, le coût total d’un versement de 100 euros bruts au salarié est de 120 euros jusqu’à 2.300 euros et de 128,2% au-delà.

Pour les retraites supplémentaires (articles 39 et 83), la charge totale reste également limitée : 120 ou 124 euros selon le cas.

Par rapport à une rémunération directe, ces prestations ont aussi un avantage pour le salarié puisqu’elles sont exonérées d’impôt sur le revenu et soumises à des cotisations allégées, de 8% au maximum.

Par exemple, pour offrir 100 euros nets à un salarié sur un Perco, une entreprise doit verser 130 euros. Pour arriver au même résultat via un salaire, le coût grimpe à 183 euros hors allègements (voir tableau). De surcroît, s’il s’agit d’un salaire, l’employé ne conservera qu’une partie de ses 100 euros une fois payés ses impôts (par exemple 73 euros s’il est imposé à 30%), alors qu’il ne subira aucune imposition avec un Perco.

Arbitrages

Ces éléments permettent de mieux comprendre pourquoi les entreprises sont parfois réticentes à l’idée d’augmenter les salaires et préfèrent en contrepartie pousser le curseur sur les rémunérations indirectes (qui leur coûtent moins cher).

Notons enfin que la négociation peut être d’autant plus compliquée si le salaire approche de 1,6 Smic ou du plafond du CICE, de 2,5 Smic.

Cotisations moyennes sur un salaire brut
*hors aides, source : UFF
Cotisations salarialesCotisations patronales
Epargne salariale, Perco (jusqu'à 2.300€)8%28,20%
Epargne salariale, Perco (après 2.300€)8%20%
Retraite collective (art 39)0%24%
Retraite collective (art 83)8%20%
Cotisations prévoyance8%8%
Cotisations santé8%8%
Salaires et primes*21%45%
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