Rugby : le flop de son emprunt obligataire ne décourage pas la FFR

Rugby : le flop de son emprunt obligataire ne décourage pas la FFR

Bien que n’ayant placé que 7% des titres prévus, la fédération française de rugby compte bien renouveler l’opération cette année... avec toutefois des modalités différentes

Rugby : le flop de son emprunt obligataire ne décourage pas la FFR

Echec, flop, revers... Les mots ne manquent pas pour qualifier le placement de « debentures », lancée en février par la FFR. Interviewé en début de semaine par Midi Olympique, le trésorier de la fédération française de rugby, Christian Garnier, a quant à lui parlé d’ « insatisfaction ». Il faut dire que sur 499 titres proposés, seuls 35 ont trouvé preneur, soit 7% à peine. Ainsi, la FFR n’a pu lever que 350.000 euros au lieu des 4,99 millions espérés.

L’opération avait il est vrai de quoi dérouter. La FFR proposait à chaque souscripteur de lui prêter 10.000 euros pendant 50 ans sans intérêt. Seule compensation : un accès prioritaire pendant 15 ans sur l’achat de billets pour les matchs du XV de France et la finale du Top 14.

Une dévalorisation du capital à la clé

Visiblement cela n’a pas suffi à convaincre. Nos calculs effectués au moment du lancement de l’opération ont par exemple montré qu’avec 1% d’inflation sur la période, le capital récupéré en 2064 vaudra 40% de moins qu’aujourd’hui. Si l’inflation moyenne est de 2%, la perte réelle passera à 60%.

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Pour expliquer cette mauvaise performance, Christian Garnier pointe la fenêtre de souscription trop réduite (3 semaines), la durée d’emprunt trop longue, le montant unitaire des titres (10.000 euros), l’absence de rémunération mais aussi l’absence de rareté des places pour les matchs.

Contacté par L’Argent & Vous le mois dernier, le directeur financier de la fédération avait quant à lui évoqué une confusion, soulignant que ces « debentures » ne devaient pas être vus comme des placements financiers obligataires mais plutôt comme des produits commerciaux.

Le grand stade à l'horizon

La FFR n’est en tout cas pas découragée. D’après Christian Garnier, une deuxième salve devrait être lancée courant 2014... avec des modalités mieux calibrées (échéance plus courte, nominal moins élevé...). Un effort de communication sur la nature réelle de ces produits ne sera de surcroît pas inutile.

Reste à savoir si cela permettra cette fois de séduire les Français, car l’enjeu est de taille. Alors que le fisc lui réclame 12 millions d’euros et qu’elle a dû hypothéquer son centre de Marcoussis, la FFR se doit d’explorer toutes les pistes de financement possibles pour son projet de grand stade.

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