Revenu universel : un dispositif qui a de plus en plus d’adeptes

Revenu universel : un dispositif qui a de plus en plus d’adeptes

L’idée d’un revenu garanti est reprise par des politiques de gauche comme Manuel Valls et aussi de droite. Mais on ne parle pas forcément de la même chose dans les deux cas…

Revenu universel : un dispositif qui a de plus en plus d’adeptes
Crédit photo © Reuters

Revenu universel. La formule revient de plus en plus souvent dans le débat. Au printemps, les Suisses ont même été appelés à se prononcer sur ce projet (qu’ils ont finalement rejeté). Mais aujourd’hui, c’est en France que l’idée progresse.

Un revenu universel allégé pour Manuel Valls

Le Premier ministre lui-même y est favorable. Manuel Valls souhaiterait à l’avenir pouvoir offrir aux personnes de plus de 18 ans un revenu minimum garanti. Cette perspective a d’autant plus de poids qu’elle est également reprise par certains à droite. Dès l’hiver dernier, Frédéric Lefebvre défendait lui aussi l’idée d’une allocation universelle. Il faut dire que le revenu universel est loin d’être marqué à gauche. En Suisse, les promoteurs du projet qui a fait l’objet d’une consultation populaire étaient même plutôt d’inspiration libérale.

A priori, le sujet est donc en mesure de séduire des deux côté de l’échiquier politique. Ce constat est tout de même à nuancer, car on ne parle pas forcément de la même chose dans les deux camps.

A lire aussi...Comptage

Pour Manuel Valls, l’objectif est avant tout de réformer l’attribution des minima sociaux. Ainsi, le revenu universel serait plutôt un revenu minimum accordé sous conditions de ressources et destiné à remplacer des soutiens actuels comme le RSA, le minimum vieillesse ou l’allocation adulte handicapé.

Des projets plus radicaux

L’approche de Frédéric Lefebvre est plus radicale puisqu’il défend un revenu véritablement universel, c’est-à-dire sans conditions de ressources. L’idée serait ici de substituer cette allocation à tous les mécanismes d’aide sociale existants. D’ailleurs le montant serait bien plus important que dans le projet de Manuel Valls (800 euros au moins contre 400 euros).

Le député est ainsi bien plus proche de ce qu’a suggéré au printemps la Fondation Jean-Jaurès avec son projet de revenu universel de 750 euros par mois, destiné à remplacer les dépenses sociales actuelles.

Des expérimentations très attendues

Le revenu universel soulève donc de nombreuses questions qui sont loin d’être résolues. Elles concernent à la fois son périmètre et son financement (directement lié à son périmètre).

Reste aussi à évaluer l’efficacité d’un tel dispositif. Un revenu faible pourrait n’avoir que peu d’effets et un revenu trop élevé risquerait de devenir désincitatif. Ce point est d’autant plus critique qu’aucun pays n’a pour l’instant mis en place ce type de mesure. Tous les regards sont donc tournés vers la ville d’Utrecht aux Pays-Bas et vers la Finlande où des expérimentations doivent être bientôt menées.

©2016-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Quotidien

Chargement en cours...

Toute l'actualité