Réforme des retraites : pour la CFDT, "64 ans, c’est évidemment inacceptable"

Réforme des retraites : pour la CFDT, "64 ans, c’est évidemment inacceptable"
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A moins d’une semaine de la présentation du projet de réforme des retraites du gouvernement, l’ambiance entre l’exécutif et les organisations syndicales reste électrique.

Réforme des retraites : pour la CFDT, "64 ans, c’est évidemment inacceptable"
Crédit photo © iStock

A l’issue de son échange avec la Première ministre Elisabeth Borne, mardi 4 janvier, la CFDT n’a pas dévié de sa trajectoire et reste insatisfaite des intentions du gouvernement sur la réforme des retraite : le syndicat, qui rejette tout scénario de recul de l’âge légal de départ comme solution de rééquilibrage des finances du système français des retraites, est ressorti hier sur sa faim de son entretien à Matignon.

Invité de RTL ce mercredi matin, son secrétaire général, Laurent Berger, a déclaré que son sentiment était que le projet de réforme « sera 64 ans mais je peux me tromper ».

« La situation du régime des retraites ne justifie pas ce recul brutal de l’âge légal de départ, donc 64 ans, c’est évidemment inacceptable pour nous également », a-t-il poursuivi. « Cette réforme va être finalement une taxe sur le travail des plus modestes », considère-t-il.

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« Les organisations syndicales se réuniront après les annonces du gouvernement. Si le report de l’âge légal de la retraite est confirmé, nous annoncerons des mobilisations », a indiqué Laurent Berger.

Le projet de réforme des retraites sera dévoilé mardi 10 janvier

Le gouvernement annoncera le contenu de son projet de réforme le 10 janvier, et le présentera en conseil des ministres le 23 janvier pour entamer les travaux parlementaires début février, et faire entrer en vigueur la réforme l’été prochain, a confirmé mardi la Première ministre, qui a démarré l’année 2023 avec deux journées d’échanges ultimes avec les partenaires sociaux sur ce projet.

En amont de ces rencontres, mardi matin, Madame Borne a fait deux annonces, en signe d’ouverture à la Confédération française démocratique du travail, avec laquelle le président Emmanuel Macron peine particulièrement à s’entendre.

Recul sur l'assurance chômage

Premier geste de la cheffe du gouvernement : l’annonce de la suppression du projet de décret de la réforme de l’assurance chômage, très décrié par les syndicats, qui prévoyait une réduction drastique de la durée d’indemnisation des chômeurs (40%) lorsque le taux de chômage était inférieur à 6%.

Deuxième déclaration en signe d’apaisement : « L'hypothèse d'un report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans d'ici 2031, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, est toujours sur la table. Mais ce n'est pas "un totem" ».

Des intentions qui n’ont visiblement pas suffi à satisfaire la CFDT : cette dernière reste opposée à tout recul de l’âge de départ. Et si la Première ministre a lâché un peu du lest sur la barre des 65 ans, l’exécutif ne devrait pas céder sur un report d’au moins une ou deux années par rapport au régime actuel.

LR, le soutien nécessaire

Le président de la République, dans ses vœux adressés samedi dernier, avait répété la nécessité de travailler plus longtemps pour préserver le système actuel des retraites par répartition, sans donner de précisions sur les modalités de la réforme. Mais deux mois plus tôt, Emmanuel Macron s’était déclaré ouvert à l’option des 64 ans.

Un scénario qui devrait surtout permettre à l’exécutif de trouver le soutien nécessaire de la droite lors de l’étape parlementaire, le Sénat à majorité de droite proposant une réforme avec un âge de départ à 64 ans combiné à un allongement de la durée de cotisations, tandis que le président du groupe LR à l’Assemblée nationale serait plutôt favorable à un report à 63 ans d’ici la fin du quinquennat.

La Première ministre doit encore rencontrer la CFTC, le Medef, l’U2P, l’Unsa et la la CGT ce mercredi après-midi.

D’après des informations de Reuters, elle pourrait également rencontrer des membres du groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, et constituer des alliés faisant la différence à l’étape parlementaire.

Dans tous les cas, les derniers arbitrages seront pris en fin de semaine avec le président de la République, a précisé mardi Matignon à l’agence Reuters.

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