A l’issue d’un week-end sous haute tension et après le passage du texte de la réforme des retraites avec le 49.3, le gouvernement fera face ce lundi à deux motions de censure déposées par le groupe des indépendants LIOT et le Rassemblement national.
Le ralliement des députés de l’opposition de gauche et de certains députés LR (sans doute une bonne dizaine) à la motion LIOT ne devraient pas suffire à obtenir la majorité absolue de 287 députés nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Mais les tractations se poursuivent et la prudence demeure dans les couloirs de l’Assemblée nationale avant le vote du texte, prévu ce lundi à 15h.
?? §RéformeDesRetraites | Motion de censure déposée par @BertrandPancher et 90 de ses collègues, à la suite de l'engagement de la responsabilité du Gvt sur le §PLFRSS2023, l'art. 49.3 Constitution. En savoir plus ?? https://t.co/VpF9dI7Ewc §DirectAN pic.twitter.com/dpYLLuDSbg — Assemblée nationale (@AssembleeNat), via Twitter
L’exécutif a multiplié les messages rassurants ce week-end sur l’issue du vote. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré dans les colonnes du Parisien qu’il « n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement » et défendu le recours au 49.3 comme « un outil démocratique ».
Le président de la République a pour sa part souhaité que la réforme des retraites « puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous », selon une source de l’Elysée à Reuters, alors que plusieurs députés ont reçu ce week-end des menaces et que les locaux des permanences du député LR Eric Ciotti, ou encore de l’élu Renaissance Eric Bothorel ont été dégradées.
La suite dans la rue ?
Si la motion de censure est rejetée cet après-midi, le texte de la réforme des retraites du gouvernement sera enfin adopté, mais rien n’assure au gouvernement de pouvoir clore ce chapitre. La mobilisation sociale est susceptible de se durcir en amont d’une nouvelle journée de grève nationale et générale jeudi 23 mars.
Ce lundi, des perturbations pour grève se poursuivent dans les transports publics et les aéroports. A Paris, les réquisitions d’éboueurs, décidées mercredi dernier, ont été mises en place progressivement mais l’activité reste au ralenti. La CGT a fait savoir que l’action des grévistes (avec barrages filtrants laissant passer des camions) était reconduite jusqu’à mardi inclus.
Côté raffineries, au moins deux sites (Petrolneos à Lavéra, et TotalEnergies à Gonfreville-L’Orcher, le plus important de France) sont en partie mises à l’arrêt. Les autres pourraient suivre, faute de pétrole à raffiner. Sur les six raffineries françaises, toutes connaissent des perturbations. A Marseille, des pénuries d'essence sont déjà constatées dans une minorité des stations-services.
« On n'en est pas encore aux réquisitions [...] mais s'il le faut nous prendront des mesures », a déclaré ce matin le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune sur franceinfo.