Pouvoir d’achat : le point sur les dernières annonces du gouvernement

Pouvoir d’achat : le point sur les dernières annonces du gouvernement
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L'échéance électorale se rapproche, les promesses de l'exécutif en faveur de la protection du pouvoir d'achat se multiplient.

Pouvoir d’achat : le point sur les dernières annonces du gouvernement
Crédit photo © Reuters

A une semaine du premier tour des élections législatives, les annonces du gouvernement en faveur de la protection du pouvoir d’achat des Français se multiplient. Avec une inflation à plus de 5%, une nouvelle flambée des prix à la pompe et des sondages ne lui assurant plus d’obtenir sans faute la majorité absolue à l’Assemblée nationale, l’exécutif promet de renforcer ses mesures anti-hausse des prix. Le point sur les dernières annonces à date :

Revalorisation du barème de l'impôt sur le revenu

Dernière annonce en date, le ministre de l'Economie et des Finances a promis ce matin sur BFM que les Français ne seraient pas pénalisés par des hausses d'impôt en raison de l'inflation. Pour s'assurer que les ménages ayant bénéficié d'une hausse de leurs revenus ne perdent pas au change, Bruno Le Maire a confirmé que les tranches du barème de l'impôt sur le revenu 2022 seront revalorisées à hauteur de l'inflation.

En réalité, cette mesure n'est pas exceptionnelle. La revalorisation de l'IR sur la base de l'inflation n'est pas automatique, mais, à l'exception des années 2012 et 2013, elle a toujours été actée dans la loi de Finance. Les barèmes 2021 avaient ainsi été réhaussés de 1,4%, sur la base du niveau de l'inflation hors tabac de l'année dernière.

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D’un chèque alimentation à un chèque tout court pour les ménages modestes

L’option d’un chèque alimentation, sur la table de l’exécutif depuis des mois, déjà écartée au profit d’une indemnité inflation pour tous à la fin de l’année dernière, n'est pas encore d'actualité : face à la complexité de sa mise en place, qui devait être destinée à l’origine aux achats de produits bios et locaux, la Première ministre a tranché ces derniers jours en faveur d’une autre solution plus simple : celle d’une aide versée directement sur le compte en banque des ménages modestes à la rentrée. Le montant qui sera versé aux foyers éligibles n’est pas connu, mais il devrait dépendre du nombre d’enfants à charge, et pourrait être compris entre 100 et 150 euros. Entre 3 et 6 millions de ménages devraient en bénéficier, selon les estimations de l'entourage de Madame Borne.

Quant au chèque alimentation, l'idée, qui semblait enterrée par Bercy il y a encore une semaine, serait à nouveau sur les rails, rapporte ce jeudi 9 juin Le Parisien. L’entourage du nouveau ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a assuré à nos confrères qu'un « second dispositif interviendra, qui visera à inciter les ménages modestes à se tourner vers une alimentation de qualité : produits sains, durables, bios ou issus de circuits courts ». Et faire ainsi d’une pierre deux coups, en apportant ainsi un soutien aux exploitations agricoles françaises, qui ont subi de lourdes pertes le week-end dernier en raison des intempéries météo.

Remise carburant : prolongation jusqu’à fin août, puis ciblage sur les "gros rouleurs" ?

Le coup de pouce à la pompe de 18 centimes, mis en place à titre exceptionnel par le gouvernement depuis le 1er avril en réponse à la flambée des prix à la pompe, se poursuivra au moins jusqu’à la fin du mois d’août, a confirmé ce matin le ministre de l’Economie et des Finances, alors que le litre de carburant vient de redépasser les 2€ dans certaines stations-services.

Bruno Le Maire a prévenu que l’aide devra ensuite être progressivement réduite. L’exécutif pourrait ainsi la réserver aux "gros rouleurs", à savoir ceux qui utilisent quotidiennement leur véhicule pour des raisons professionnelles. La définition de ces "gros rouleurs", probablement déterminée par le nombre de kilomètres effectués quotidiennement, n’est pas non plus connue.

Indexation des retraites sur l’inflation : ce sera 4%

Confirmation d’Elisabeth Borne sur France Bleu, mercredi 7 juin : comme l’avait suggéré Bruno Le Maire en avril, la revalorisation des retraites de base en août est actée, à hauteur de 4%. Un chiffre qui correspond peu ou prou à l’inflation constatée sur six mois entre décembre 2021 et mai 2022, et qui laisse les syndicats sur leur faim.

Car le gouvernement aurait pu aller plus loin en prenant en compte la hausse des prix constatée en juin, laquelle aurait abouti à une hausse de 4,4%. In fine, cette revalorisation de 4% devrait correspondre à une augmentation de 45€ pour une pension de 1.200€, a fait savoir le ministre du Travail.

Doublement attendu du Livret A et du LDDS en août

Passée à 1% le 1er février, la rémunération des livrets d’épargne défiscalisés devraient encore doubler cet été. A 1,9% ou 2% de rendement, l’épargne des 55 millions de titulaires du livret A restera toujours en deçà du niveau de l’inflation, mais commencera à concurrencer sérieusement les fonds en euros de l’assurance vie, dont le rendement en 2021 n’a pas dépassé les 1,3% en moyenne. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP), qui reste réservé aux ménages modestes, a pour sa part de grandes chances d’être porté à plus de 4%.

Modérer les hausses de loyers : un dossier toujours en discussion

Réclamé par certaines associations de consommateurs mais rejeté par les représentants des propriétaires immobiliers et les professionnels, le gel de l’indice de référence des loyers (IRL), la base de calcul de la revalorisation annuelle des loyers, ne devrait pas être une option retenue par le gouvernement. Pour limiter des hausses trop importantes, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin pourrait privilégier une solution moins pénalisante pour les bailleurs, notamment en modifiant la formule de calcul de l’indice.

Les autres mesures toujours d’actualité

En dehors de ces dernières annonces, l’exécutif a aussi réitéré ses promesses formulées depuis le début de l’année : le bouclier tarifaire des prix du gaz et de l’électricité se poursuivra bien jusqu’à la fin de l’année – et Bruno Le Maire assure qu’il n’y aura pas de rattrapage sur les prix l’année suivante.

Si les élections législatives confortent l’exécutif à l’Assemblée nationale, la suppression de la redevance audiovisuelle, le triplement de la prime Macron défiscalisée mais aussi de nouvelles baisses d’impôt pour les entreprises seront au menu des prochaines actions du gouvernement. Des dispositifs pour les étudiants seraient aussi dans les cartons.

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