Location de vacances : Abritel assignée en justice par la Répression des fraudes

Location de vacances : Abritel assignée en justice par la Répression des fraudes

Cinq mois après une action collective de consommateurs, la DGCCRF a décidé à son tour d'épingler la plateforme Abritel pour pratiques commerciales trompeuses.

Location de vacances : Abritel assignée en justice par la Répression des fraudes
Crédit photo © CBO Territoria

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé ce mardi 17 août avoir assigné en justice les sociétés HomeAway France et Eg Vacation Rentals Ireland Limited, gestionnaires du site Abritel, pour des pratiques commerciales trompeuses.

Menées en 2020 et 2021 à la suite de plusieurs signalements de consommateurs, des investigations de la Répression des fraudes « ont mis en évidence une communication commerciale vantant les contrôles effectués, la fiabilité, la sécurité et les garanties d’utilisation de la plateforme, en contradiction avec ses conditions générales d’utilisation, qui en réduisent largement la portée effective », indique la DGCCRF.

Face à ces constats, la Répression des fraudes a saisi le tribunal judiciaire de Paris en vue d’obtenir la cessation de ces pratiques « consistant à induire en erreur le consommateur sur les résultats attendus de l’utilisation de la plateforme et des contrôles effectués par Abritel, sur la portée des engagements de la plateforme et sur le traitement des réclamations ».

Une action en justice déjà en cours

« Cette action, complémentaire de celle de certains plaignants, est susceptible de faciliter l’indemnisation des victimes de ces pratiques », précise la direction. Abritel a déjà été assigné en justice au mois de mars par 64 personnes se disant victimes d’annonces frauduleuses sur le site de location de vacances. Les plaignants lui reprochent de ne pas avoir empêché la publication de ces annonces et de ne pas avoir ensuite procédé à des moyens de vérification suffisants ni au retrait de ces annonces.

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Contactée par l'AFP, « la société Abritel s'étonne de cette assignation, et assure avoir procédé à des modifications sur son site pour renforcer la communication en direction du consommateur et mieux l'alerter sur la nécessité d'utiliser l'outil de paiement mis à disposition par la plateforme, afin de sécuriser les réservations en ligne ». Les responsables de la plateforme se disent donc « confiants » sur leur capacité à se défendre devant le tribunal, indique l'agence de presse.

Depuis la crise du coronavirus, tout un ensemble d’arnaques financières ont proliféré sur la toile, dont celles immobilières, qui ne concernent d’ailleurs pas seulement les locations saisonnières mais touchent aussi les baux de plus longue durée, notamment ceux visant la population étudiante. A l’échelle nationale, près de 8.657 plaintes pour de tels méfaits ont déjà été déposées depuis le début de l’année.

Faux e-mails et absence de garantie

Dans le cas d’Abritel, les annonces frauduleuses concernaient de véritables biens en France, mais proposés à des tarifs très attractifs. La supercherie consistait à faire payer aux internautes la réservation en ligne après avoir reçu un e-mail usurpant l’identité d’Abritel et transférant en fait l’argent vers un compte à l’étranger, avait rapporté l’année dernière Le Parisien.

D’après le quotidien, certaines victimes auraient perdu jusqu’à 5.000 euros dans ces arnaques. Abritel avait refusé de rembourser les consommateurs lésés arguant que la plateforme indiquait bien qu’il fallait réserver et payer via son propre système pour bénéficier de sa garantie…

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