L’Institut Montaigne relance l’idée de chèques consommation pour les ménages les plus modestes

L’Institut Montaigne relance l’idée de chèques consommation pour les ménages les plus modestes
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Le groupe de réflexion propose un programme conjoncturel de 30 milliards d’euros avec trois mesures phares : les chèques consommation, les aides de secours et les prêts aux jeunes garantis par l’État.

L’Institut Montaigne relance l’idée de chèques consommation pour les ménages les plus modestes
Crédit photo © Reuters

Malgré les aides spécifiques mises en place par le gouvernement pour les ménages les plus modestes depuis la crise sanitaire, ce public est très souvent plus durement frappé par les conséquences de la crise, économique notamment sur la situation de l’emploi. Face à la deuxième vague épidémique et au reconfinement, l’Institut Montaigne estime que le gouvernement doit impérativement compléter le plan de relance de mesures exceptionnelles pour ces populations les plus modestes.

Le groupe de réflexion présidé par l’ancien patron de l’assureur Axa propose un programme conjoncturel de 30 milliards d’euros avec trois mesures phares : les chèques consommation, les aides de secours et les prêts aux jeunes garantis par l’État. Alors que beaucoup de Français ont augmenté leur épargne cette année, l’Institut Montaigne souligne que les populations les plus modestes sont les plus enclines à consommer immédiatement. Un tel dispositif permettrait ainsi de flécher leurs dépenses vers les secteurs économiques les plus frappés par la crise et de contribuer à la reprise tout en limitant l'impact de long terme sur les finances publiques.

Chèques consommation

Concernant les chèques consommation, le think tank recommande de cibler les allocataires des aides au logement via des titres de paiement directement distribués à leur domicile par les CAF et caisses de MSA. 6,6 millions de ménages pourraient être concernés pour des dépenses se rapportant au bâtiment, à l’hôtellerie, la restauration et l’alimentation. Il s’agit globalement de ménages avec moins de 20.000 € de revenus annuels. L’Institut Montaigne évoque un montant de 12 milliards d’euros concentré sur la seule année 2021, correspondant en moyenne à plus de 450 € par trimestre.

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Pour ne pas oublier certaines catégories n’ayant pas accès aux allocations logement ou des propriétaires modestes, une enveloppe spécifique (500 ME) serait accordée aux Centres communaux et intercommunaux d’action sociale pour abonder leurs aides de secours local des municipalités.

Davantage de prêts pour les jeunes

Dans cette population à revenus modestes, il y a des jeunes et des étudiants qui ont parfois perdu leurs petits boulots. Pour eux, l’Institut Montaigne, propose d’élargir le système de prêt garanti pour les étudiants à tous les jeunes de 18 à 25 ans pour 2021 et 2022. Ce dispositif, par lequel l’État garantit un prêt bancaire dans la limite de 15.000 €, ne bénéficie actuellement qu’à 11.500 étudiants et le think-tank pense qu’il pourrait concerner 67.500 étudiants en 2021 avec cette version du prêt garanti par l’état dont le plafond serait fortement augmenté, de 15.000 à 50.000 €.

Creusement des inégalités

« Alors qu’une part importante des efforts contenus dans le plan France Relance visent une transformation en profondeur de l’économie française, à moyen et long termes, il convient d’agir plus directement et plus immédiatement pour stimuler l’investissement et pour encourager la reprise de la consommation grâce à un soutien massif apporté aux ménages modestes. Face à l’ampleur de la crise, ne pas augmenter significativement la dépense publique aujourd’hui nous condamnerait à un creusement des inégalités mais aussi à une économie stagnant en dessous de son potentiel pour une longue période, et ainsi à une accumulation de dette publique dans les années à venir », expliquent les auteurs de ce rapport, Eric Chaney et Julien Damon. Ils insistent sur le fait que ce programme ne consiste pas en abondements systématiques des prestations déjà en place mais bien d’une action spécifique et temporaire, par canaux originaux.

Une idée déjà défendue par le Sénat

Dans le même ordre d’idée, les sénateurs avaient proposé l’été dernier, dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificative pour 2020, le versement de bons d’achat mais cette solution avait été rejetée par le gouvernement, lui préférant les canaux d'aides déjà existantes. Le but était de verser un montant moyen de 400 euros à six millions de ménages modestes sous forme de bons d’achat utilisables dans les secteurs particulièrement touchés par les effets du confinement : activités culturelles et touristiques, y compris pour des prestations hôtelières et de restauration. La valeur faciale de ces bons ou chèques loisirs aurait été modulée en fonction des revenus et de la composition des foyers. Ils auraient été envoyés par l’Agence de services et de paiement directement aux ménages bénéficiaires et utilisables pas plus tard qu’après la fin d’année 2020. Le coût de cette mesure représentait 2,4 milliards d’euros.

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