Le billet de 500 euros ne va disparaître que progressivement

Le billet de 500 euros ne va disparaître que progressivement
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L’arrêt de l’impression annoncé par la BCE ne signifie pas l’arrêt immédiat de la circulation. Au vu des flux actuels, un retrait quasi total devrait prendre au minimum 3 ans et demi. Explications…

Le billet de 500 euros ne va disparaître que progressivement
Crédit photo © Reuters

La BCE a tranché. Pointant l’utilisation du « 500 euros » dans les activités criminelles, certains pays comme la France demandent depuis longtemps son retrait. En face, les habitués des paiements en espèces (notamment les Allemands) souhaitent le conserver pour son intérêt dans les grosses transactions.

Une impression interrompue

Finalement, la banque centrale a annoncé ce mercredi une solution intermédiaire. La coupure de 500 euros ne sera plus imprimée, mais les billets ne seront pas retirés immédiatement. Ils conserveront leur valeur sans limite de temps.

La BCE n'a donc pas choisi la voie du retrait autoritaire (avec une date butoir de conversion). Cela signifie que les billets de 500 euros vont continuer à circuler librement. Pour autant, même avec ce schéma, ils ne circuleront pas éternellement.

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Une disparition progressive

De fait, chaque année, de nombreux billets reviennent dans les banques centrales pour être réinjectés dans le circuit ou remplacés par des billets neufs (lorsqu’ils sont abimés). La BCE ne souhaitant plus émettre de billets de 500 euros, l’Euro système procèdera donc à la destruction (et au remplacement par d’autres coupures) des billets récupérés au fil de l’eau.

Pour estimer à quel horizon pourrait disparaître la coupure de 500 euros, il faut donc se pencher sur la fréquence de renouvellement des billets. Une donnée très variable en fonction de la coupure, au vu des chiffres de la BCE.

30% des billets de 500 euros reviennent dans les banques centrales chaque année

Pour le 50 euros par exemple, l’Euro système a récupéré en 2015 environ 10,9 milliards de billets alors que le nombre de billets en circulation était de 7,5 milliards fin 2014. Autrement dit, il faut un peu plus de 8 mois pour que l’Euro système récupère tout le stock de billets de 50 euros en circulation.

Cette fréquence diminue avec les plus grosses coupures. Chaque année, 65% du stock de billets de 100 euros repasse par les banques centrales et la proportion est d’un peu moins de 30% pour le billet de 500 euros.

A ce rythme, il faudrait donc en théorie 3 ans et demi pour la BCE puisse détruire la totalité ou du moins l’essentiel du stock de billets de 500 euros en circulation.

Une thésaurisation prévisible ?

Bien évidemment, il faut aussi noter que l’annonce du non renouvellement de la coupure de 500 euros risque d’amplifier le phénomène de thésaurisation et donc de réduire un peu plus la fréquence de rotation de ces billets.

Le billet de 500 euros n’est donc pas prêt de disparaître… même si dans 3 ou 4 ans, son poids dans la masse monétaire devrait être beaucoup plus anecdotique qu’aujourd’hui. Rappelons en effet qu’avec 297 milliards d’euros de valeur faciale, les billets de 500 euros représentent actuellement 28% de la valeur totale des billets en euros en circulation.

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