Inflation alimentaire : nouveau coup de pression de Bercy vis-à-vis des industriels

Inflation alimentaire : nouveau coup de pression de Bercy vis-à-vis des industriels
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Face à une inflation alimentaire élevée qui plombe le pouvoir d'achat des ménages, le gouvernement et la grande distribution sont vent debout contre l'industrie...

Inflation alimentaire : nouveau coup de pression de Bercy vis-à-vis des industriels
Crédit photo © Boursier.com

Comme attendu, le ministre de l’Economie et des Finances a appelé les industriels à rouvrir les négociations commerciales avec la grande distribution pour baisser les prix de certains produits alimentaires, « au moment où les prix de gros baissent ».

Sur TMC, hier soir, M. Bruno Le Maire a appelé l’industrie de l’agro-alimentaire « à leur sens de la responsabilité ».

« Les industriels ne jouent pas le jeu, ils refusent de revenir […] pour négocier les prix à la baisse », a-t-il dénoncé.

Des prix de gros en baisse, sans impact dans les rayons

Invité de France Info, jeudi matin, le président du groupe Les Mousquetaires, Thierry Cotillard, avait indiqué qu’aucun de ses partenaires de l’industrie alimentaires avait – à date – accepté de renégocier des baisses de prix.

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« L'année dernière, il y a eu une charte qui obligeait les distributeurs à revoir les industriels pour augmenter les tarifs, on demande une charte dans le sens inverse aujourd'hui : que les industriels reviennent à la table des négos pour baisser leurs prix », a-t-il déclaré.

L’inflation des prix alimentaires, qui a atteint 14,9% sur un an en avril, devrait continuer de grimper au moins jusqu’à cet été alors même que les prix des matières premières ont baissé, rapporte la grande distribution, qui dénonce des marges record du côté des industriels. Les prix des produits agricoles à la production par exemple, ont baissé de 1,5% sur un an, en mars 2023, selon l’Insee.

Les négociations entre l’industrie et la grande distribution vont-elles rouvrir ?

« Nous avons des marges extrêmement faibles, de l'ordre de 1 à 2%, quand les grands industriels ont des marges entre 12 et 25% », a ainsi dénoncé hier sur France Info, Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui a annoncé que toutes les grandes enseignes avaient l’intention de poursuivre les opérations de "trimestre anti-inflation" au-delà du 15 juin, avec la possibilité d’y intégrer les fournitures scolaires pour la rentrée.

Mais face au refus de l’industrie de renégocier leurs accords, « nous avons demandé au ministre de prendre des mesures réglementaires pour les obliger à revenir autour de la table. S'ils ne reviennent pas […] et si on n'a pas de baisses de prix sur un certain nombre de produits, il n'y aura pas de diminution de l'inflation pour la rentrée prochaine », a-t-il prévenu.

Le président de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), Jean-Philippe André, s’est déclaré prêt à rouvrir ces négociations « s’il y a des cours de matières premières qui baissent » mais a prévenu que ces baisses mettront plusieurs semaines à être répercutées dans les rayons des supermarchés en raison des stocks à écouler.

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