Crédits à la consommation : un montant moyen des emprunts en baisse

Crédits à la consommation : un montant moyen des emprunts en baisse

Avec des conditions d'octroi plus difficiles et un pouvoir d'achat attaqué de toutes parts, les ménages empruntent moins pour leurs "grands projets". Les facilités de paiement en plusieurs fois et le micro-crédit ont le vent en poupe.

Crédits à la consommation : un montant moyen des emprunts en baisse
Crédit photo © iStock

Entre la hausse des taux d’intérêt, le resserrement des conditions d’octroi de crédit et l’inflation générale des prix, les Français ont revu à la baisse le budget consacré à leurs différents projets, montre en creux une analyse du comparateur CheckmonCredit.fr sur les crédits à la consommation.

D’après cette enquête, établie à partir de 214.000 comparaisons de prêts réalisées sur le site entre les périodes avril 2021-mars 2022 et avril 2022-avril 2023, le montant moyen des prêts simulés a enregistré une nette baisse, passé de 16.600€ à 15.800€.

« Le recul du montant moyen est assez marqué à -5%, signe que les consommateurs, alors même que les prix ont augmenté dans la grande majorité des catégories de produits et de services, ont revu à la baisse le dimensionnement de leurs projets », décrypte Sergio Monteiro, dirigeant de CheckmonCredit.fr et de la société d’étude de marché Squirrel.

Hausse de la fourchette d'emprunts 5.000€-10.000€

Au cours des douze derniers mois, 28% des simulations réalisées ont concerné des projets dont le montant était compris entre 5.000€ et 10.000€, catégorie de projets qui a le plus fortement augmenté, alors que celle-ci ne représentait que 23% des simulations au cours de la période précédente.

A lire aussi...Comptage

Les projets d’un montant de plus de 15.000€ ont quant à eux perdu du terrain : dans leur ensemble, ils représentent 40% des projets simulés au cours des douze derniers contre 45% des simulations au cours de la période précédente, « ce qui témoigne du fait que les consommateurs ont réduit la voilure essentiellement sur les projets importants », analyse le dirigeant.

Mais cette baisse du montant moyen des emprunts est aussi liée à des conditions d’octroi des prêts plus difficiles : comme pour les crédits immobiliers, les crédits à la consommation ont été impactés par le taux de l’usure, le taux maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer, tous frais compris (dossier, assurance…), qui n’a pas augmenté aussi rapidement que ceux des crédits.

369€ de mensualité en moyenne

D’après CheckmonCredit.fr, le taux d’intérêt moyen des emprunts à la consommation – toutes catégories et durées confondues - est ainsi passé de 3,76% en avril 2022 à 5,46% ce mois-ci.

Dans ce contexte, la mensualité moyenne des crédits à la consommation sur douze mois a augmenté de 6% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 369€.

Pour Sergio Monteiro, « cette hausse des mensualités moyennes est liée à deux phénomènes : la hausse des taux d’intérêt a naturellement eu tendance à faire progresser le montant des remboursements mensuels, mais surtout la tendance à simuler des prêts sur des durées légèrement plus courtes, sans doute afin de tenter d’obtenir des taux plus avantageux. »

L'inflation profite aux micro-crédits et aux facilités de paiement

La répartition des besoins de financement par nature de projet est restée stable, observe le comparateur : la moitié des simulations de prêt a concerné des prêts auto, un peu plus d’un tiers des projets personnels divers (voyage, mariage, loisirs, équipement de la maison…) ou des besoins de trésorerie, et 16% des projets de rénovation et d’amélioration du logement.

Selon les chiffres de l’Association française des sociétés financières, dévoilés ce vendredi 14 avril par Le Figaro, le montant accordé des prêts personnels s’est affaissé de plus de plus de 17% en un an (entre janvier 2022 et janvier 2023, à 822M€) alors qu’en parallèle, les crédits affectés (auto, travaux) ont progressé de 10,3% (1.207M€). Les crédits renouvelables, surtout, ont augmenté de 14,7% (855M€), signe d’un fort besoin de trésorerie des Français pour boucler leurs fins de mois.

Dans ce contexte inflationniste, les crédits à la consommation sont aussi concurrencés par le paiement fractionné, des facilités de paiement aujourd’hui proposées par quasiment toutes les enseignes de vente au détail, et très souvent à titre gratuit. Ces possibilités de payer en trois, cinq, voire dix ou douze fois sans frais, qui avaient gagné du terrain pendant la crise du Covid, sont d’autant plus utilisées en cette période de pouvoir d’achat contraint.

Avec un avantage de taille pour les ménages : les crédits inférieurs à 200 euros et d’une durée inférieure ou égale à 90 jours ne requièrent aucune condition de solvabilité pour leurs emprunteurs. Un succès qui inquiète à juste titre les institutions sur la solvabilité des plus fragiles et les risques grandissants de surendettement…

©2023-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Quotidien

Chargement en cours...

Toute l'actualité