Si les femmes cadres gagnent 5% de moins que les hommes avant 30 ans, la différence grimpe à 20% au-delà de 50 ans d’après l’Apec
Journée de la femme oblige, l’Apec a publié ce vendredi une étude qui fait le point sur la situation des cadres et notamment sur les rémunérations en vigueur. Contrairement à nombre d’autres publications sur les salaires, ce travail présente en tout cas un intérêt majeur puisqu’il s’intéresse à des hommes et des femmes travaillant à des échelons de responsabilités comparables.
12.000 euros de différence par an après 50 ans
Premier constat, l’écart de rémunération entre hommes et femmes cadres apparaît assez réduit chez les plus jeunes. Avant 30 ans, le revenu brut médian d’un homme est de 36.000 euros. Une femme du même âge touche quant à elle 34.000 euros, soit 5,5% de moins.
Ceci étant, cela ne dure pas. Dans la tranche 35-39 ans, l’écart devient déjà deux fois plus élevé avec 50.000 euros pour les hommes contre 45.000 euros pour les femmes. Le passage des 40 ans marque de surcroît le début d’un creusement plus significatif du fossé, qui atteint son niveau maximal après 50 ans.
Chez les cadres les plus âgés, le salaire médian d’un homme est en effet de 60.000 euros bruts alors qu’il ne dépasse pas 48.000 euros chez les femmes. Soit une différence de 20%.
Les femmes ont moins de responsabilités après 40 ans
Comment expliquer une telle tendance ? Une autre partie de l’étude apporte une réponse en montrant que les niveaux de responsabilités n’évoluent pas de la même façon à partir du milieu de carrière. Chez les moins de 30 ans, les cadres exerçant des responsabilités hiérarchiques sont aussi nombreux d’un côté que de l’autre (11%). En revanche, après 40 ans, les hommes prennent nettement le pas sur les femmes. Ainsi, entre 45 et 49 ans, 57% des cadres hommes exercent des responsabilités alors que les femmes ne sont que 45% dans ce cas.
Faut-il y voir une volonté des femmes de lever le pied plus tôt dans leur carrière ? L’enquête tend à prouver le contraire car après 40 ans, les femmes se déclarent nettement moins satisfaites que les hommes de leur situation professionnelle (54% contre 63%). De surcroît, leur taux de satisfaction apparaît alors bien inférieur à ce qu’il est en début de carrière (73% avant 30 ans). Ainsi, seule une femme sur deux se dit satisfaite de sa rémunération. Chez les hommes la proportion est de 57%.
