Accès à la propriété : de plus en plus d’inégalités chez les jeunes ménages

Accès à la propriété : de plus en plus d’inégalités chez les jeunes ménages

Selon la Drees, l’accès à la propriété a progressé dans les foyers aisés depuis 40 ans et reculé dans les foyers modestes. L’étude explique cet écart par l’impact des aides familiales

Accès à la propriété : de plus en plus d’inégalités chez les jeunes ménages
Crédit photo © Boursier.com

45% de propriétaires au début des années 1990 et autant aujourd’hui. A première vue, l’accès à la propriété n’a guère évolué en 25 ans chez les 25-44 ans. Pourtant, cette stabilisation masque un fort creusement des inégalités. C’est ce que révèle la Drees dans une étude parue ce vendredi.

Seulement 16% de propriétaires chez les plus modestes

Le département statistique des ministères sociaux a analysé l’évolution de la part de propriétaires selon les revenus. Ainsi, parmi les 25% de foyers les plus aisés (dans la tranche 25-44 ans), le taux est passé de 55% au début des années 1990 à 66% en 2013. A l’inverse, la proportion a nettement reculé chez les plus modestes : d’un peu plus de 30% en 1990 à 16% en 2013.

L’évolution est même encore plus spectaculaire si l’on remonte au début des années 1970. En 40 ans, la part de propriétaires a augmenté de 23 points chez les plus aisés alors qu’elle a reculé de 18 points du côté des foyers modestes.

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Le soutien familial double pratiquement la probabilité d’achat

Bien entendu, on peut y voir l’effet de la hausse des prix de l’immobilier. Mais la Drees avance également que « l’aide la famille a joué un rôle dans ces évolutions ».

Sans don ou héritage, un jeune ménage a une probabilité d’achat de 18% (6% pour les plus modestes et 36% pour les plus aisés). Avec un don, la probabilité grimpe à 33% (18% pour les plus modestes et 50% pour les plus aisés). Le soutien familial accroît donc considérablement la probabilité d’achat. Or, la Drees souligne en parallèle qu’entre 2002 et 2013, les foyers aisés ont été trois fois plus nombreux que les foyers modestes à recevoir un don.

4 acquéreurs sur 10 aidés par la famille

Si l’on cumule les dons, les héritages et les autres formes de soutien (prêt, paiement du loyer avant l’achat…), l’étude estime d’ailleurs que depuis 2002, 4 primo-accédants sur 10 ont été aidés par leur famille.

Enfin, il est également intéressant de noter qu’en dépit de la hausse des prix durant les années 2000, le poids du don dans le budget global d’acquisition n’a pas reculé. Il représente toujours en moyenne un cinquième du prix du bien acquis. Pour la Drees, cela tend à confirmer que les ménages modestes sont sortis du marché, tandis que les familles aisées ont accru leur aide aux jeunes ménages.

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