Arnaud Dubois, responsable placements art moderne et contemporain à l'Institut du Patrimoine
Il a souvent été reproché à la FIAC son manque de dynamisme international. Depuis 2003, Sa directrice Jennifer Flay s’est attachée à redonner à la foire parisienne ses lettres de noblesse et son attractivité avec une ambition avouée : créer une marque et attirer les collectionneurs étrangers à Paris.
Comment ? En réduisant une fois de plus le nombre de galeries parisiennes qui ont été de fidèles soutiens de Jennifer Flay depuis douze ans.
Pour l’édition 2015 qui a pris fin le week-end dernier, leurs représentations sont tombées en dessous du chiffre symbolique de 25%, soit 6 galeries françaises en moins par rapport à l’année dernière. Un drame pour ces galeristes qui voient leurs représentations se réduire d’une année sur l’autre. Et pourtant la FIAC s’en porte très bien. Dans un contexte où les rivalités mondiales s’accentuent, cette stratégie semble gagnante.
La voilà arrimée au rang des premières foires du monde. Avec plus de 75.000 visiteurs et 173 galeries venues de 23 pays, la FIAC est devenue la plus importante foire d’art contemporain au monde après la suisse Art Basel.
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L’expansion de la très parisienne foire semble indiquer que son développement est conditionné à une diminution de ses galeries françaises. Nos galeries seraient donc devenues un frein au développement du marché de l’art dans notre pays. Un paradoxe inacceptable qu’il serait dramatique d’accepter.
La question doit être clairement posée et des solutions devront être apportées par l’ensemble des intervenants du monde de l’art, galeristes, musées et collectionneurs.