Voitures anciennes : le calme est bel et bien revenu

Voitures anciennes : le calme est bel et bien revenu
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Après une année 2017 de stagnation, les prix sont restés globalement stables en 2018. Preuve que le marché s’est assagi après ses années de flambée…

Voitures anciennes : le calme est bel et bien revenu
Crédit photo © Artcurial

Le retour au calme (ou à la raison) est confirmé. Les prix des voitures anciennes d’exception ne se sont guère envolés l’an passé. Après la hausse de 1,66% enregistrée en 2017, ils ont progressé de 1,79% en 2018 selon l’indice Hagi.

Loin de constituer une contre-performance, cette évolution des prix en 2018 peut être vue comme une arrivée à maturité après des années de flambée qui laissaient craindre une bulle (+16,8% par an en moyenne de fin 2008 à fin 2016).

Le marché des véhicules de collection s’en est de surcroît bien mieux tiré que celui des actifs financiers l’an dernier. Même si les comparaisons avec les indices boursiers méritent d’être nuancées, l’indice Hagi a clairement distancé le CAC 40 (dividendes réinvestis), lequel a chuté de 8%.

Des fortunes diverses

Bien entendu, les évolutions n’ont pas été homogènes. Les vieilles Mercedes-Benz ont poursuivi le rattrapage engagé il y a deux ans. Après les +8,7% constatés en 2017, leurs prix ont progressé de 2,33% en 2018. Il faut dire que la marque à l’Etoile était restée dans l’ombre de Porsche et de Ferrari jusqu’en 2015-2016.

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Le regain d’intérêt pour ses productions prestigieuses (300 SL notamment) mais aussi pour les 190 SL ou les « pagodes » lui a redonné de l’éclat.

A l’inverse, les anciennes Porsche ont certainement fait les frais de leur envolée des dernières années. Leurs prix ont chuté de 6,5% en moyenne l’an dernier, tandis que ceux des Ferrari ont stagné (-0,43%).

Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce ne sont pas ces deux marques phares qui ont tenu le marché. Outre Mercedes-Benz, les collectionneurs ont à l’évidence redécouvert des marques restées au second rang dans un passé récent.

Alfa Roméo en fait indéniablement partie. En témoignent deux modèles qu’Artcurial présentera à la vente lors de l’édition 2019 de Rétromobile : une 6C 1750 Gran Sport de 1930 estimée entre 900.000 et 1,4 million d’euros ainsi qu’une 8C 2900B Touring Berlinetta de 1939 estimée… entre 16 millions et 22 millions d’euros.

Quid en 2019 ?

On peut penser que cette recherche d’anciennes marques prestigieuses va se poursuivre en 2019. Certains experts soulignent aussi un attrait retrouvé pour les modèles d’exception d’avant la seconde guerre mondiale.

L’incertitude concerne surtout l’évolution des taux. Les véhicules de collection ont offert des solutions de placement intéressantes face aux faibles rendements des actifs financiers. Une hausse des taux pourraient à l’inverse détourner de ce segment les « collectionneurs de circonstance » arrivée ces dernières années.

Du fait de leur extrême rareté (ou de leur historique), les véhicules d’exception semblent à l’abri d’un revers brutal. En revanche, les modèles intermédiaires paraissent plus exposés car pas assez exclusifs pour les collectionneurs fortunés et toujours hors de portée du grand public.

Comme chaque année, c’est surtout la vente d’Artcurial à Rétromobile (le 8 février) qui donnera le ton pour les mois à venir.

Evolution des prix des voitures anciennes
*De fin 2011 à fin 2017 pour Mercedes-Benz,L'Argent & Vous d'après indice Hagi
En 2018Moyenne annuelle de fin 2008 à fin 2017*
Porsche-6,51%+15,39%
Ferrari-0,43%+15,02%
Mercedes-Benz+2,33%+12,44%*
Indice global+1,79%
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