Pièces de collection : que vaut la nouvelle série des Jeux olympiques de la Monnaie de Paris ?

Pièces de collection : que vaut la nouvelle série des Jeux olympiques de la Monnaie de Paris ?
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Faut-il craquer pour les nouvelles pièces de collection en or et en argent à l'effigie de la mascotte des Jeux olympiques de Paris 2024 ?

Pièces de collection : que vaut la nouvelle série des Jeux olympiques de la Monnaie de Paris ?
Crédit photo © Monnaie de Paris

Avis aux numismates et aux fans d’objets olympiques. La Monnaie de Paris propose depuis la mi-avril une collection de pièces de monnaie d’argent et d’or frappée de Phryge, la mascotte officielle des Jeux Olympiques de Paris 2024. Vendue en ligne sur le site de l’institution et dans quelque 4.000 bureaux de Poste, la collection est constituée de plusieurs modèles différents en argent et argent colorisé d’une valeur faciale de 10€ et de 50€, d’un modèle en or de 250€ et d’un autre de 500€.

Des pièces de collection de 10€ à 500€ à l'effigie de la mascotte des JO

Fabriquée par les ateliers de la Monnaie de Paris de la capitale et de Pessac (33), et frappée en édition limitée de 75.000 exemplaires par modèle pour les 10€ à 5.000 exemplaires pour celui de 500€, cette collection met en scène la mascotte pratiquant différents sports représentés aux Jeux olympiques et paralympiques (para athlétisme, handball, escrime, rugby à sept, skateboard, gymnastique rythmique, cyclisme sur piste, badminton), brandissant un drapeau français, tenant une sphère au bout de ses "manches" pour rappeler l’importance de jeux "durables", ou posant aux côtés de Marianne en hommage à la République française.

« La Monnaie de Paris est une très belle maison, une institution de référence, reconnue dans le monde entier pour son savoir-faire technique et industriel (l’Institution frappe la monnaie pour les euros français, dont elle a le monopole, mais aussi des monnaies étrangères, NDLR), ainsi que pour l’originalité et la qualité d’exécution de ses pièces de collection », commente Jean-François Faure, président-fondateur de la plateforme d’achat-vente de métaux précieux Aucoffre.com et de Veracash, compte en ligne adossé à des métaux précieux physiques. « Pour les passionnés de pièces de collection, cette édition à l’effigie de la mascotte des JO de Paris vaut le coup d’œil », estime ce spécialiste.

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Un investissement "passion" et de long terme

Pour les collectionneurs débutants, qui ont un coup de cœur sur l’un de ces modèles ou qui envisagent plus prosaïquement de réaliser une opération d’investissement – en espérant réaliser une plus-value avec leur revente future – il convient de rappeler quelques données "élémentaires" sur le mécanisme de valorisation des pièces de monnaie de collection. Celles-ci ont la particularité d’être de la monnaie courante, et peuvent être donc mises en circulation selon leur valeur faciale, exactement comme des pièces de monnaie "ordinaires".

Premier élément à retenir, et de loin le plus important : les pièces de collection sont l’exact opposé d’un investissement spéculatif, comme pourrait l’être un portefeuille boursier par exemple. « Les pièces de collection doivent être conservées 10 ans, voir 15 ans au minimum », insiste Jean-François Faure. « Ce sont des investissements "passion", par définition peu liquides, et dont la valeur de collection qu’elles sont susceptibles d’acquérir avec le temps est très difficilement prévisible. »

Schématiquement, la valorisation dans le temps d’une de ces pièces de collection repose sur la combinaison de trois différentes valeurs :

Leur valeur faciale

Elle garantit in fine que la valeur de la pièce ne pourra jamais être inférieure à celle-ci : une pièce de collection de la Monnaie de Paris de 50€ vaudra toujours au moins 50€. Si vous souhaitez la "liquider" du jour au lendemain, vous pourrez très bien la rapporter auprès de votre banque ou tout simplement la dépenser à hauteur de sa valeur faciale : c’est, en quelque sorte, son capital garanti, lequel, très généralement, ne couvre pas toutefois le montant total de votre investissement : dans la plupart des cas, en effet, les pièces de la Monnaie de Paris sont vendues plus chères que leur valeur faciale.

C’est le cas pour la collection des mascottes olympiques, à l’exception de celles de 250€ et de 500€, qui deviennent de fait plus intéressantes. Les 10€ sont vendues 12€ ou 14€ (pour les versions "colorisées") - sans compter les frais de port – celles de 50€ sont proposées à 59€. Mais pour d’autres collections, le prix de vente est bien supérieur et même complètement décorrélé de la valeur faciale de la pièce, en raison de son poids et/ou d’une production très limitée.

Si certains modèles vous intéressent, il ne faut en tout cas pas hésiter à se les procurer à leur sortie. « Nous proposons certaines pièces à valeur faciale pendant une période assez longue de plusieurs semaines, c’est le mode de fonctionnement traditionnel du marché de collection », explique Nicolas Dumont, directeur marketing et communication de La Monnaie de Paris. Mais par la suite, les collections deviennent un peu plus onéreuses.

Leur valeur métallique

A la différence de leur valeur faciale, leur valeur varie en fonction du cours du métal dont elle est composée. Ainsi, la valeur métallique d’une pièce en or de 3 grammes d’une valeur faciale de 100€ (généralement composée de 999% d’or pour celles de la Monnaie de Paris) achetée il y a vingt ans a progressé de plus de 500%. A environ 60€ le gramme d’or actuellement, la valeur métallique de cette pièce de 100€ a donc dépassé sa valeur faciale, pour atteindre près de 180€.

« C’est la raison pour laquelle il est en général plus intéressant de se procurer les pièces en or que celles en argent, qui en contiennent finalement très peu et sont en réalité composées essentiellement d’alliage », relève le président d’Aucoffre.com. Par exemple, les 10€ en argent de la collection des JO 2024, qui pèsent 17 grammes, comportent 333‰ d’argent. Ces modèles n'en restent pas moins les plus populaires et les plus vendus, car financièrement les plus accessibles.

« Les pièces en or peuvent représenter une forme d’investissement en métal précieux, car l’or pourra supplanter leur valeur faciale avec le temps. Mais ce ne sera pas le cas des pièces en argent. » Par ailleurs, plus la valeur faciale d’une pièce sera élevée, plus il faudra patienter pour que sa valeur métallique la dépasse. Attention donc au ticket d’entrée d’un modèle : pour les pièces très onéreuses, comme celles de 10.000€, contenant 100 grammes d’or, soit environ 6.000€ aux cours actuels, il faudra donc être patient pour que le prix du métal dépasse leur valeur faciale…

Leur valeur de collection

La valorisation dans le temps des pièces de collection dépend d’un troisième paramètre : celui de la valeur de collection d’une pièce sur le marché des collectionneurs. Cette valeur de négoce sera en partie déterminée par sa rareté – à état de conservation identique, une pièce frappée à 500 exemplaires bénéficiera logiquement d’une valeur de collection beaucoup plus importante qu’un modèle équivalent édité à 100.000 exemplaires.

Au-delà de la rareté, d’autres paramètres rentrent en compte : la qualité d’exécution, la réputation de l’atelier de gravure, l’originalité de la frappe etc. Le design et l’exécution bicolore des modèles en argent de 10€ des JO 2024, par exemple, ne sont pas communs. De très belle facture, « ils sont susceptibles de plaire sur le marché des collectionneurs », illustre Jean-François Faure.

« Lorsque nous avons lancé nos collections de pièces de 10€, les modèles proposés étaient uniquement en argent », raconte Nicolas Dumont. « Lancées il y a environ cinq années pour attirer un nouveau public, les pièces colorées ont reçu un excellent accueil. Cela fait maintenant trois ans que nous en proposons dans nos collections grand public, tout en conservant une partie de nos modèles en argent pur, afin de satisfaire tous les collectionneurs. » Après la collection Asterix, et celle d’Harry Potter, les Phryges sont ainsi la 3e à inclure ces modèles bigarrés.

Par ailleurs, une pièce de collection – qui peine à se valoriser pendant des années - peut tout à fait prendre beaucoup de valeur à une certaine période en raison de modes, d’événements, de tendances, de thématiques soudain mises sous le feu des projecteurs… Des éléments déterminants qui rendent quasiment impossible les projections de valorisation des collections actuelles. On peut ainsi gager que la valeur de collection de la série des Phryges sera fortement dépendante de la portée des Jeux Olympiques de Paris, de leur réussite, de la place que l’événement se fera dans l’histoire des Jeux… une véritable loterie !

Bien sûr, pour ne pas partir complètement "à découvert", il sera possible de se renseigner sur les statistiques de valorisation des modèles passés, et repérer les pièces en vogue du moment auprès d’aficionados ou de la presse spécialisée, mais sans garantie sur les performances futures des modèles récents bien sûr. A noter aussi que « les experts en numismatique se font de plus en plus rares. Sur les forums ou les réseaux sociaux, l’exercice n’est pas évident, car il faut se méfier des spécialistes autoproclamés et des éventuels arnaques », prévient Jean-François Faure.

L’état de conservation : maniaquerie de rigueur

Enfin, élément crucial pour mettre toutes les chances de son côté : l’état de conservation de votre pièce de collection doit demeurer absolument parfait, et le packaging (que ce soit un coffret, une enveloppe de protection plastique, un écrin en velours, un support de présentation…) complet, et idéalement neuf. Jamais ouvert !

« Il faut éviter de manipuler votre pièce au maximum, bien la protéger de la lumière, en particulier si elle est en argent, car elle peut s’oxyder. C’est un peu triste à dire, mais si vous voulez maximiser sa valeur dans le temps, le mieux est de ne jamais la toucher ! » Clairement frustrant vis-à-vis d’un objet de collection dont la tangibilité fait le charme, mais l’état de conservation et le packaging sont aussi importants que la valeur même de la pièce, « voire parfois plus importants », observe le spécialiste.

Rareté

Son conseil, si vous souhaitez investir et tout à la fois vous accorder le plaisir de tenir votre pièce entre vos mains : achetez-en plusieurs exemplaires, une dizaine par exemple, « et sacrifiez-en un que vous manipulez en ne touchant pas aux autres ». « Et lorsque vous souhaitez les revendre, écoulez-les au fil de l’eau, à raison d’un par mois par exemple ». Ne dérogez pas au principe essentiel du marché de la collection : la rareté.

A terme, c’est donc la combinaison de sa valeur faciale, de celle de son métal et de sa valeur de négoce à un instant T, qui déterminera la valorisation d’une pièce de collection. L’équation est donc à plusieurs inconnues et doit rester dans un coin de la tête sans déroger par ailleurs à l’adage des collectionneurs : n’achetez que ce que vous aimez.

2e round

La Monnaie de Paris proposera une 2e vague de pièces de la collection des Phryges à partir du mois d'octobre, qui comprendra neuf autres modèles de pièces en argent.

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