Un projet de couverture d'Hergé pour le « Lotus bleu » a été vendu plus de 3 millions d'euros aux enchères la semaine dernière. Jamais une pièce de l'univers de la BD n'avait atteint un tel prix.
La pièce maîtresse de la vente a été adjugée 2,6 millions d’euros, soit 3,175 millions avec frais, à l’issue d’une bataille entre trois enchérisseurs par téléphone. « Un record mondial pour une pièce dans le monde de la BD », s’est exclamé le commissaire-priseur après le coup de marteau. Il s’agit d’une encre de Chine, coloriée à l’aquarelle et à la gouache de 34x34 cm, qui aurait dû servir pour la couverture du « Lotus bleu », sorti en 1936.
Elle aurait été rejetée car ne pouvant pas être imprimée en quadrichromie, mais elle est assez proche de la version finalement publiée. Son histoire fait débat chez les spécialistes, mais c’est en tout cas celle racontée par la maison Artcurial, qui a organisé la vente dans le cadre d’une après-midi consacrée à Hergé et à la bande dessinée en général. L’authenticité n’est cependant pas remise en question.
Quoiqu’il en soit, ce « Lotus bleu » a dépassé le record dans la catégorie BD détenu auparavant par le dessin des pages de garde des « Aventures de Tintin » (2,5 millions d’euros avec les frais), aussi vendu par Artcurial en 2014.
Les planches de salut
Autre pièce convoitée : une planche au crayon des « Bijoux de la Castafiore », dédicacée, a été adjugée 110.000 euros (hors frais). A part la dernière page des « Lauriers de César » (Astérix) dédicacée par Uderzo, partie à 340.000 euros, difficile toutefois de se mesurer à Tintin.
Mieux valait que la planche soit l’originale signée et qu’elle narre les péripéties de personnages populaires. Un gag de « Lagaffe nous gâte » a ainsi été vendu 59.000 euros et quelqu’un a déboursé 35.000 euros pour une planche d’un Boule et Bill. Sinon, les prix ont rarement atteint plus de 10.000 euros, sauf pour les œuvres d'Enki Bilal, de Manara, de Moebius ou encore de Philippe Francq.
