Un sénateur relance la question de l'exil fiscal et professionnel

Un sénateur relance la question de l'exil fiscal et professionnel

Selon Philippe Marini, plus de 35.000 foyers fiscaux ont quitté le pays en 2011. Il y voit le signe d'un perte de confiance, voire d'un rejet de la France

Un sénateur relance la question de l'exil fiscal et professionnel
Crédit photo © Reuters

Certes, les chiffres datent de 2011. Il n'empêche que les statistiques avancées par le sénateur Philippe Marini vont relancer le débat sur la question de l'exil fiscal, mais aussi professionnel.

35.077 foyers fiscaux imposables ont choisi de quitter la France pour des raisons à la fois fiscales et professionnelles il y a deux ans, contre 21.600 en 2010, soit une hausse de 62%, selon des données que le sénateur et président de la commission des Finances, a pu obtenir du ministre des Finances.

De jeunes actifs

Dans l'absolu, ces chiffres, publiés ce matin dans 'Les Echos', demeurent évidemment modestes par rapport à l'ensemble des ménages français, mais ils laissent tout de même songeurs lorsque l'on constate qu'ils concernent en priorité des jeunes actifs de moins de trente ans. Ils représentent près de 40% des partants, alors que cette classe d'âge ne compte que pour 17% de l'ensemble des contribuables français. En outre, les candidats au départ ont déclaré en moyenne 39.000 euros de revenus par an et par foyer, et ont choisi en priorité la Grande-Bretagne et les Etats-Unis pour leur expatriation, ce qui montre que la fiscalité française ne semble pas être le seul facteur déterminant pour le départ, les meilleures perspectives professionnelles à l'étranger étant aussi plébiscitée par les jeunes...

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Fuite des cerveaux

Dans un entretien publié ce matin par 'Les Echos', Philippe Marini déplore cette fuite des cerveaux, qui selon lui traduit une perte de confiance, voire un rejet de la France. Je crains que l'on soit, progressivement, en train de pratiquer une anti-sélection des talents et des capacités d'entreprendre, ajoute-t-il. Jusqu'à présent, les seuls chiffres disponible sur les départs de contribuables de France concernaient ceux soumis  à l'impôt sur la fortune (quelques centaines de personnes chaque année) ou ceux ayant payé l'"exit tax", également peu nombreux quoique très fortunés.  Les chiffres que s'est procuré Philippe Marini portent pour la première fois sur l'ensemble des contribuables redevables de l'impôt sur le revenu,  et pourraient donc servir à mieux mesurer chaque année les flux de contribuables candidats à l'expatriation.

Mais pour l'instant, ces données ne concernent que les départs, alors que le solde entre les départs et les retours serait à l'avenir une mesure plus pertinente. Autre problème : Bercy n'est pour l'instant en mesure de fournir les données concernant une année "N" qu'à l'été de l'année "N+2"... Il faudra donc attendre la mi-2014 pour savoir quel effet l'élection de François Hollande a eu sur les départs de contribuables en 2012...

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