« Les taux immobiliers devraient rester bas en 2018 »

« Les taux immobiliers devraient rester bas en 2018 »

Sandrine Allonier, Responsable des Relations Banques de Vousfinancer.com

« Les taux immobiliers devraient rester bas en 2018 »
Crédit photo © Vousfinancer.com

Alors que l’année 2017 a commencé sur fond de remontée des taux d’emprunt immobiliers, elle semble se terminer sur une relative stabilité avec même quelques baisses ces derniers mois. Dans ce contexte, et après un troisième trimestre moins dynamique, les emprunteurs sont de retour et l’activité reprend. L’année 2017 devrait s’achever sur des niveaux records tant en termes de production de crédits que de transactions. Si pour 2018, des incertitudes demeurent, les banques devraient maintenir les taux bas afin de soutenir l’activité et remplir des objectifs de production de crédits ambitieux.

Faible remontée

Pour revenir à l’année 2017, elle avait débuté avec des hausses de taux, dès le printemps. Mais le mouvement de remontée a laissé place à quelques baisses qui se sont confirmées dans les mois suivants. Depuis le mois de septembre notamment, une dizaine de banques font reculer leurs taux, de 0,05 % à 0,10 %, dans un contexte de stabilité de l’OAT 10 ans - taux d’emprunt d’Etat à 10 ans qui sert de référence aux banques pour déterminer le niveau des taux de crédit. En outre, cela n’empêche nullement les banques de pratiquer des baisses de taux ciblées pour certains beaux profils d’emprunteurs pouvant atteindre jusqu’à 0,50 %, quitte à rogner légèrement sur leurs marges.  En moyenne, on emprunte actuellement à 1,45 % sur 15 ans, 1,65 % sur 20 ans et 1,85 % sur 25 ans. Mais au mieux, les taux les plus bas négociés sont de 1 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,55 % sur 25 ans. Finalement, les taux de crédit n’ont donc que faiblement augmenté par rapport au début de l’année, de l’ordre de 0,10 % seulement, et de 0,25 % depuis le point le plus bas de novembre 2016.

Production record

Mais ce contexte de taux stables à un niveau relativement bas, peut-il durer en 2018 ? Si des incertitudes demeurent, certains facteurs laissent penser qu’un mouvement de hausses n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. L’année 2017 va finalement être meilleure que prévu – comme cela avait déjà été le cas pour l’année 2016 également - notamment grâce à la remontée des taux initiée en début d’année qui a boosté la demande et déclenché les actes d’achat des attentistes - nombreux en période à la fois de baisse des prix et des taux – mais également les démarches de renégociations. Ainsi la production de nouveaux crédits immobiliers pourrait atteindre 260 ou 270 milliards d’euros (contre 251 milliards en 2016), dont 25 % lié au mouvement de renégociations de crédit. Le nombre de transactions a été également boosté, atteignant même pour la première fois fin juin 921 000 transactions sur 12 mois.

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Et 2018 ?

Ainsi, l’année 2018 pourrait être plus compliquée, car les banques ne pourront plus désormais compter sur les rachats de prêts… La prolongation des dispositifs du prêt à taux zéro pour les primo-accédants et Pinel pour les investisseurs devrait soutenir le marché. Mais maintenir une production de crédit stable par rapport à 2017 devrait être un beau challenge pour les banques qui se sont fixées des objectifs équivalents à ceux de 2017. Après un premier trimestre record et un 1er semestre globalement dynamique, au 3ème trimestre la demande de crédit est ressortie en forte baisse, avant de repartir en octobre… Les banques ont donc bien conscience de la fragilité de la demande et devraient donc l’année prochaine encore se livrer une forte concurrence et tout mettre en œuvre pour proposer des taux compétitifs.

Optimisme à court terme

Une remontée des taux ? Elle n’est pas à l’ordre du jour dans les prochains mois, car les banques connaissent l’importance du niveau des taux d’intérêt et l’impact négatif qu’il pourrait avoir dans un contexte de hausse des prix immobiliers qui pénalise déjà une partie des acheteurs. Tout dépendra tout de même, bien sûr, du niveau de l’inflation et de la politique de la Banque centrale européenne qui devrait être moins accommodante et pourrait ainsi contribuer à terme à une remontée des taux de refinancement… L’ouverture à la concurrence du marché de l’assurance emprunteur, avec la possibilité pour l’ensemble des emprunteurs de la résilier annuellement, pourrait également avoir un impact et inciter les banques à relever légèrement leurs taux de crédit. A suivre donc, mais en restant optimistes !

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Sandrine Allonier

Le parcours de Sandrine Allonier

Responsable des Relations banques, Vousfinancer.com

Diplômée d’un DEA et d’une maîtrise d’Economie Internationale de l’Université Paris IX-Dauphine, Sandrine Allonier a débuté sa carrière en 2005 comme journaliste économique avant de devenir responsable des études économiques et porte-parole de meilleurtaux.com. En 2014, elle rejoint VousFinancer.com pour entretenir et renforcer les relations avec les partenaires bancaires et contribuer ainsi au développement de ce courtier.

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