Les détails du nouveau Prêt à Taux Zéro 2016

La réforme du prêt à taux zéro dans l'ancien risque encore de se heurter au budget des travaux

La réforme du prêt à taux zéro dans l'ancien risque encore de se heurter au budget des travaux

Avec le PTZ dans l’ancien, l’acquéreur doit obligatoirement consacrer un budget de travaux correspondant à 25% du coût total de l’opération, c’est à dire le prix d’acquisition + le montant des travaux…

La réforme du prêt à taux zéro dans l'ancien risque encore de se heurter au budget des travaux
Crédit photo © Boursier.com

Si le Nouveau Prêt à Taux Zéro attendu début 2016 pour les achats dans le neuf fait globalement l’unanimité chez les professionnels de l’immobilier, son ouverture à l’ensemble du territoire pour un premier achat dans l’ancien sous condition de travaux apparaît moins louable. Séduisant sur le papier, ce dispositif est censé créer des milliers d’emploi selon les prévisions du gouvernement, notamment dans le secteur de la rénovation.

Echec en 2015

Il faut cependant rappeler que le PTZ dans l’ancien, sous cette condition très exigeante de travaux, a déjà été relancé il y a presqu’un an dans les communes rurales mais que très peu de demandes ont été enregistrées à ce jour. Difficile donc de parier aujourd’hui sur un succès sur la seule base de son extension à l’ensemble du territoire. François Gagnon, Président des réseaux d’agences immobilières ERA France et ERA Europe n’y croit pas du tout, parlant de cette réforme comme de «la poudre aux yeux».

Trop de travaux

Pour François Gagnon, le potentiel de logements concernés par l'acquisition-amélioration n'est absolument pas celui qu'on croit et ce principe convient à une cible très restreinte d'accédants. Sachant que l’acquéreur doit obligatoirement consacrer un budget de travaux (à faire réaliser par un professionnel) correspondant à 25% du coût total de l’opération, c’est à dire le prix d’acquisition + le montant des travaux, François Gagnon s’interroge sur la localisation de ces logements tellement dégradés qu'ils nécessitent autant de travaux.

Exemple

Pour une maison à rénover vendue 200 000 €, l’acquéreur devra en effet réaliser au moins de 66 000 € de travaux, soit un budget global de 266 000 € pour lequel il pourra prétendre à un PTZ compris entre 61 600 € et 106 400 € en fonction de la composition de son foyer et de la localisation de la maison.

Peu de logements à réhabiliter en ville

«Avec de tels budgets de travaux, on mesure qu'il s'agit d'appartements ou de maisons inhabitables en l'état, exigeant une réhabilitation lourde. Certes, ce patrimoine délaissé existe dans nos communes rurales, où le prêt à taux zéro assorti de travaux est opportun. Au cœur de nos villes moyennes et de nos grandes villes, et il faut s'en féliciter, ces logements sont rares», analyse François Gagnon qui se demande donc où se situe le potentiel extraordinaire de logements à rénover que le gouvernement semble apercevoir.

Avec ce PTZ dans l’ancien sous condition de travaux, François Gagnon voit quand même un avantage lié à la relative modération des droits de mutation à titre onéreux payés chez le notaire, puisque les travaux n'entreront pas dans l'assiette du calcul.

A savoir

Pour justifier du programme de travaux d’amélioration, l’emprunteur doit fournir à l’établissement de crédit une attestation sur l’honneur ainsi que l’ensemble des devis permettant de justifier du montant prévisionnel de ces travaux. Après l’achèvement des travaux, il devra transmettre les factures correspondantes.

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