Crédit immobilier : des taux bas toujours records, mais jusqu’à quand ?

Crédit immobilier : des taux bas toujours records, mais jusqu’à quand ?

Les taux de crédit immobiliers continuent de flirter avec leurs plus bas historiques. Mais l'optimisme de la reprise économique laisse augurer une remontée des rendements obligataires qui devrait, à terme, se répercuter sur les coûts de ces emprunts.

Crédit immobilier : des taux bas toujours records, mais jusqu’à quand ?
Crédit photo © Reuters

Les dernières données des taux de crédit immobiliers communiquées cette semaine font ressortir des niveaux toujours planchers pour les emprunteurs français.

Ceux relevés par la Banque de France pour la période du mois de mars se situent en moyenne à 1,18%, après 1,22% en février, soit juste au-dessus de leur plus bas historique de décembre 2019, où ils étaient tombés à 1,17%, et dans un contexte de petite reprise de la production de crédits : après un début d’année au ralenti, un léger redressement est observé par la Banque de France, le volume de cette production (hors renégociations) atteignant sur la période du mois de mars 17,7 milliards d’euros (contre 15,5 Md€ en février).

L’Observatoire Crédit Logement CSA dresse le même constat pour la période d’avril, notant même une nouvelle baisse par rapport à la période précédente. Selon ses données, la moyenne nationale relevée est tombée à 1,07% après 1,11% en mars. Celle des emprunts d’une durée de 20 ans est même passée sous la barre des 1%, à 0,99%.

Et en ce début du mois de mai, les dernières grilles communiquées par les courtiers restent également au beau fixe, avec peu de changements. Si par exemple, le courtier Vousfinancer mentionne quelques hausses isolées, celles-ci restent sans conséquence sur les moyennes qui restent hyper attractives : autour de 1% sur 15 ans, 1,20% sur 20 ans et 1,40% sur 25 ans.

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Reprise économique

La parenthèse enchantée des taux planchers se poursuit, mais jusqu’à quand ? Les courtiers restent optimistes quant à l’évolution de ces taux à court terme mais la conjoncture économique actuelle interroge sur les perspectives du second semestre.

Force est de constater que la remontée des rendements des emprunts d’Etat français observée depuis le début de l’année n’a pas eu d’impact sur les coûts des crédits immobiliers, restés à des niveaux planchers.

Car jusqu’à la fin du mois dernier, l’OAT dix ans, qui sert de référence à la fixation des taux immobiliers français, était resté en territoire négatif (malgré une poignée d’incursions au-dessus de zéro).

Une remontée à prévoir d’ici à la fin de l’année ?

Mais ce taux de référence est repassé positif depuis une semaine (aujourd’hui à 0,16%) ; les marchés obligataires tendent à s’agiter alors que la reprise post-Covid des grandes économies se précise, et avec elle, l’inflation des prix – portée par les matières premières – que les marchés obligataires vont in fine devoir répercuter.

Pour Alexandre Baradez, analyste en chef du courtier financier IG, « la remontée des taux allemands et français d’ici à la fin de l’année semble une trajectoire évidente. L’ensemble des signaux de la croissance européenne sont au vert : la campagne de vaccination, la baisse des cas de coronavirus, et la reprise des activités de service attendue cet été ne peut qu’augurer une baisse des achats d’actifs de la BCE dans les prochains mois ».

Et si les risques d’une nouvelle vague de Covid ou de variants « demeurent », ceux-ci sont désormais moins prégnants. Dans ces conditions, « les taux allemands et français vont devoir suivre la remontée des taux américains », prévient le spécialiste.

Selon les projections d'Alexandre Baradez, d’ici à la fin de l’année, le Bund allemand, toujours négatif, pourrait se retrouver à zéro et l’OAT 10 ans remonter à 0,3%-0,4%.

Même si les banques sont moins dépendantes des rendements obligataires qu’elles ne l’étaient un an auparavant dans la fixation de leurs taux de crédits immobilier – grâce à des ressources propres renforcées par la surépargne des Français - une hause de 20 à 30 points de base du taux de l'OAT pourrait constituer un point de bascule pour ceux des emprunts immobiliers.

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