1,58 million de passoires énergétiques en location à rénover

1,58 million de passoires énergétiques en location à rénover
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Il reste à peine plus de 6 ans pour réaliser ce chantier colossal selon les échéances actuelles de la loi Climat.

1,58 million de passoires énergétiques en location à rénover
Crédit photo © Reuters

On a désormais une idée plus précise du nombre de passoires énergétiques en France, c’est-à-dire les logements les moins bien notés de la classe F et G du diagnostic de performance énergétique (DPE). Une étude de l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) évalue ainsi à 7,2 millions ces passoires énergétiques en France au 1er janvier 2022. La répartition détaillée donne 5,2 millions de logements F et G parmi les résidences principales (17% du parc), 1,2 million parmi les résidences secondaires (32% du parc) et 0,8 million parmi les logements vacants (27% du parc).

Ces estimations ont été réalisées à partir de 310.000 DPE collectés par l’Ademe sur la période de décembre 2021 à mars 2022. Elles correspondent mieux aux chiffres qui circulaient parmi les professionnels du diagnostic : la Chambre des diagnostiqueurs de la FNAIM observait récemment une proportion de logements F et G autour de 16%. Sans surprise, l’entrée en vigueur du nouveau DPE depuis l’été 2021 a entraîné une révision à la hausse de ces chiffres par rapport aux estimations précédentes. Cela montre aussi l’ampleur du chantier de rénovation de ces logements qui ne pourront progressivement plus être proposés à la location, en l’état, dans les prochaines années.

Un chantier colossal

Cette étude souligne à ce sujet que le parc locatif privé comporte les logements consommant le plus d’énergie, avec près de 20% de logements classés F ou G, alors que les logements occupés par leurs propriétaires sont environ 18% à avoir une telle étiquette. Au total, environ 1,58 million de logements en location (1 million d’appartements et environ 580.000 maisons) sont des passoires énergétiques que leurs propriétaires vont devoir rénover s’ils veulent continuer à les louer dans les prochaines années. Il reste à peine plus de 6 ans pour réaliser ce chantier colossal selon les échéances actuelles de la loi Climat même si une partie des propriétaires préfèreront revendre leur logement.

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Les échéances pour le marché locatif

Dès le 25 août prochain, les propriétaires de ces logements ne pourront plus augmenter leur loyer dans le cadre d’une relocation ou en application de la clause d'indexation (IRL) pour un contrat en cours. A partir de janvier 2023, il deviendra ensuite interdit de louer les logements G les plus énergivores dont la consommation énergétique dépasse 450kwh/m². L’Observatoire national de la rénovation énergétique estime que cela concernera 140.000 logements du parc locatif privé.

L’interdiction de location sera étendue à tous les logements G en 2025 (673.000 logements concernés) puis aux logements F en 2028 (plus de 900.000 logements concernés) avant qu’elle ne s’applique aux logements E en 2034. Des dates qui restent à confirmer car elles sont souvent jugées intenables par les professionnels de l’immobilier, en particulier pour les appartements en copropriété soumis à des contraintes de vote des travaux.

Caractéristiques des passoires énergétiques

Pour revenir aux caractéristiques de ces passoires énergétiques, une très forte distinction apparaît selon le mode de chauffage. Les logements chauffés au fioul sont ainsi 44% à être classés F ou G (et même 71% en incluant l’étiquette E), en cohérence avec le fait que le nouveau DPE prend maintenant en compte les émissions de gaz à effet de serre du logement. Au contraire, les logements chauffés au gaz ou au bois et par un réseau de chaleur apparaissent plus performants énergétiquement (seulement 12% et 13% d’étiquettes F et G). L’électricité apparaît légèrement moins performante (15% de logements classés F ou G).

Les passoires énergétiques sont plus fréquentes parmi les maisons individuelles que dans les logements situés dans un habitat collectif (19,6% contre 14,5%). Le nombre de maisons classées F ou G serait ainsi proche de 4,5 millions. LONRE explique que la compacité, c'est-à-dire le rapport de la surface déperditive par rapport à la surface habitable, des maisons individuelles est plus élevée que dans le collectif. Enfin, le fioul, dont les performances en termes d’émissions de gaz à effet de serre sont très mauvaises, est beaucoup plus présent comme énergie de chauffage pratiquement dans les maisons individuelles.

a savoir

Les logements les plus petits sont les plus énergivores : près de 34 % des logements de moins de 30 m² ont une étiquette F ou G, contre seulement 13% des logements de plus de 100 m², montre l’étude de l’ONRE.

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