Les dernières analyses des courtiers en emprunts immobiliers confirment que la baisse des taux est bel et bien terminée et que la plupart des banques ont commencé à remonter leurs barèmes en juin. Le plancher se situait donc en mai 2015.
Le courtier Meilleurtaux.com note que le mois de juin a été marqué par de très légères hausses de taux des emprunts immobiliers, près de 50% des banques appliquant des hausses ciblées mais qui n’affectent que très modestement les moyennes. En effet, les taux moyens mesurés par Meilleurtaux s’affichent aujourd’hui à 2,05% sur 15 ans (+0,05% sur un mois) et 2,25% sur 20 ans (+0,02%). A 2,58% sur 25 ans, la moyenne serait même encore en très légère baisse. Chez le concurrent Empruntis, les observations différent un peu avec une hausse estimée à 0,2% sur 20 ans et un taux moyen qui se situe désormais entre 2,4% et 2,5% à dans plusieurs régions comme l’Ile-de-France ou la Méditerranée.
Les meilleurs profils restent choyés
Selon Meilleurtaux, les durées courtes restent quant à elles globalement stables tout comme les taux réservés aux meilleurs dossiers. «Preuve que les banques, surchargées de travail, sélectionnent aujourd’hui grâce à des hausses de taux très ciblées, les dossiers qui les intéressent et ceux qui les intéressent moins», explique Hervé Hatt, Président de Meilleurtaux.com. La même observation est faite par Vousfinancer.com qui a encore réussi à négocier des taux planchers à 1,75% sur 20 ans pour des emprunteurs avec de beaux revenus et de l’apport. «Il est encore possible d’obtenir des taux inférieurs à 1,7% sur 15 ans, 2% sur 20 ans, et 2,5% sur 25 ans, même si cela va devenir plus rare dans les prochaines semaines», analyse Jérôme Robin, Président et fondateur de Vousfinancer.com.
Sélectivité accrue
Sur les renégociations et rachats de crédits, les banques deviennent là-aussi plus sélectives. Vousfinancer.com cite l’exemple d’une banque qui proposait à ses meilleurs clients des renégociations à 1,64% sur 20 ans en mai et juin mais qui ne leur proposerait plus aujourd’hui que 2,04%, soit une hausse de 0,4%. «Compte-tenu de la hausse des demandes de crédit ces dernières semaines, certaines banques limitent désormais ce type de dossiers afin de réduire l’engorgement qu’elles subissent depuis quelques semaines et de traiter en priorité les dossiers d’acquisition», constate d’ailleurs Sandrine Allonier, responsable des relations banques de Vousfinancer.com.
Incertitude autour de la Grèce
L’approche des vacances d’été étant susceptible d’accentuer ce phénomène d’engorgement et donc les retards pour traiter les demandes, Meilleurtaux pense que les banques devraient en profiter pour continuer à remonter légèrement leurs taux pendant cette période. A la rentrée, les banques pourraient cette fois appliquer d’autres hausses en fonction de l’évolution des taux obligataires (l’OAT 10 ans reste pour l’instant stable autour de 1,2%). Tout dépendra donc notamment de l’évolution du bras de fer autour de la dette grecque dans un contexte de marché boursier et obligataire où la volatilité fait son grand retour. Hervé Hatt pense toutefois que ces hausses devraient rester modérées en évoquant des paliers de 0,10%.
