Selon l’Ademe, 75% des travaux de rénovation énergétique en maison individuelle seraient peu efficaces

Selon l’Ademe, 75% des travaux de rénovation énergétique en maison individuelle seraient peu efficaces
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Ponctuelles et en général limitées à un ou deux postes de travaux, la majorité des opérations énergétiques des maisons individuelles ne réduiraient pas vraiment la consommation énergétique...

Selon l’Ademe, 75% des travaux de rénovation énergétique en maison individuelle seraient peu efficaces
Crédit photo © Terres d’Oc Immobilier Sotheby’s International

L’objectif national de neutralité carbone des logements français est loin, très loin d’être atteint : alors que la France s’est donnée jusqu’à 2050 pour disposer d’un parc de maisons individuelles rénovées d’une consommation inférieure à 80kWh/m² et par an – soit classées A ou B au diagnostic de performance énergétique (DPE) – le rythme de leurs rénovation, et, surtout, leur efficacité, laisse tout simplement à désirer, si l’on s’en tient à un nouveau rapport de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Selon cette étude, l’essentiel des travaux entrepris par les ménages français pour améliorer l’empreinte carbone de leurs maisons serait inefficace : 75% des opérations n’auraient tout simplement pas permis de changer de classe de DPE, donc de réduire notoirement la consommation énergétique de leurs logements.

5% de rénovations vraiment efficaces

D’après l’établissement public, les travaux réalisés depuis une dizaine d’années par les occupants de maisons énergivores sont en effet loin d’avoir permis d’infléchir la courbe des consommations vers la réalisation de l’objectif de neutralité carbone : 5% seulement des rénovations ont permis d’améliorer la note DPE de deux classes (en passant de D à B par exemple), et 20% ont sauté une classe. Toutes les rénovations restantes n’ont eu aucun impact significatif.

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L’essentiel des pratiques actuelles consiste à réaliser des opérations d’entretien ou de maintenance (principalement des changements de fenêtres et chaudières) et des rénovations ponctuelles (un à deux postes de travaux en général) « en fonction des opportunités offertes par les aides financières (isolation des combles, des planchers ou des murs) ».

Or, la rénovation de ces maisons individuelles très gourmandes en énergie ne peut être efficace que si elle agit sur un ensemble de six postes de travaux, prévient l’Ademe : les toitures et les combles, la ventilation, les menuiseries, le chauffage et l’eau chaude, les murs, et les sols.

Des opérations contreproductives

Dans certains cas, les travaux ponctuels réalisés peuvent même se révéler contreproductifs pour la santé des occupants « malgré l’amélioration de confort pouvant être ressentie », estime l’Ademe. En agissant sur un seul facteur, comme le fait de renforcer une isolation sans améliorer la ventilation par exemple, ces rénovations « peuvent participer à l’apparition ou au renforcement de désordres, de pathologies et de problèmes sanitaires (moisissures dans le logement, baisse du renouvellement d’air hygie´nique…) ».

Une rénovation énergétique efficace doit répondre à des exigences strictes, souligne l’Ademe : même lorsque les opérations sont menées sur un ensemble de postes de travaux, dans le cadre de démarches expressément présentées par les professionnels du bâtiment comme des « rénovations BBC », ces dernières ne peuvent atteindre leur objectif qu’en respectant un certain ordre dans les interventions et en réduisant au maximum le nombre d’étapes nécessaires à la rénovation.

Réduire le nombre d’étapes de travaux

Le rapport de l’Ademe montre ainsi que les objectifs de performance ne sont pas réalisables en quatre étapes de rénovation ou plus. Elles sont atteignables, mais dans des conditions strictes, en deux ou trois étapes de travaux, l’idéal étant d’opter pour une rénovation en une seule fois.

Depuis l’apparition du label en 2009, le marché de la rénovation « BBC » auprès des particuliers s’est en effet organisé en deux « offres » distinctes : les opérations réalisées en une seule fois, dites « BBC rénovation ou équivalent », et celles appelées « BBC par étape » qui étalent les interventions dans le temps.

Selon les données de l’Ademe, ces opérations demeurent marginales : seules quelque 4.000 rénovations BBC, essentiellement des opérations « en une seule fois », auraient été entreprises alors que « plusieurs centaines de milliers par an » seraient nécessaires pour parvenir à l’objectif national de neutralité carbone.

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