Relancer les accédants et diminuer les logements vacants, deux enjeux pour mieux loger les Français

Relancer les accédants et diminuer les logements vacants, deux enjeux pour mieux loger les Français

Le bilan du premier semestre 2018 établi par le FNAIM montre un dynamisme des transactions réalisées par les secundo-accédants qui reprennent un parcours résidentiel.

Relancer les accédants et diminuer les logements vacants, deux enjeux pour mieux loger les Français
Crédit photo © Bien'ici

La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) ne craint toujours pas de véritable ralentissement du marché immobilier existant cette année et évoque la possibilité d’assister encore à une hausse des prix de l’ordre de 2% en moyenne. Le président de la FNAIM, Jean-Marc Torrollion, parle d’un « atterrissage des volumes avec une dynamique de prix plus sages ». Le bilan du premier semestre 2018 montre d’ailleurs un taux de rotation du parc de logements toujours élevé (2,6%) et un dynamisme des transactions réalisées par les secundo-accédants qui reprennent un parcours résidentiel.

Plafond

Avec 950 000 transactions à la fin du mois de juin 2018 (sur un an glissant), la FNAIM note que les ventes de logements ont sans doute atteint un plafond alors que l’année 2017 s’était terminée avec un record proche de 1 million de transactions. Sur un an (de fin juin 2017 à fin juin 2018), les prix du m² ont encore augmenté en moyenne de 4,3% au niveau national. (+5,2% en Ile-de-France et +3,9% dans le reste du territoire) avec une progression plus soutenue pour les appartements par rapport aux maisons.

S’agissant des loyers, la FNAIM observe des hausses inférieures à 1% à Paris, Nantes et Toulouse, jusqu’à 2% à Lille, Lyon et Strasbourg, et plus de 2% à Marseille, Rennes et Bordeaux, des niveaux proches de l’inflation.

A lire aussi...Comptage

Pas assez d’accédants

Tout cela n’empêche pas la FNAIM de pointer le manque d’efficacité des 42 milliards d’euros d’aides au logement au regard de l’évolution de certains indicateurs comme le recul des accédants à la propriété (les ménages qui supportent encore le remboursement d’un emprunt) dont la proportion a diminué de 4 points en 33 ans, passant de 24,2% à 20,1% pendant que les propriétaires ayant déjà remboursé leur emprunt sont passés de 27,6% à 37,8%. Autre grand problème du marché immobilier français : le nombre de logements vacants qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années pour dépasser les 2,88 millions ! « Depuis 10 ans, il y a environ 100.000 logements vacants supplémentaires chaque année », s’alarmait déjà Jean-Marc Torrollion en début d’année.

Une nouvelle aide pour les primo-accédants ?

Pour favoriser l’accession à la propriété et répondre au besoin des Français de bien se loger, les dirigeants de la FNAIM proposent des mesures très fortes comme rendre les primo-accédants éligibles au dispositif Pinel. Le président adjoint de la FNAIM, Loïc Cantin, évoque par exemple la piste d'un taux de réduction d’impôt de 10% pour les primo-accédant à comparer au taux maximal de 21% offert aujourd’hui par le dispositif Pinel pour les propriétaires qui louent leur bien pendant 12 ans.

Le fléau des logements vacants

Pour relancer le parc locatif privé et lutter contre les logements vacants, la FNAIM propose d’exonérer de fiscalité les personnes non soumises à l’IFI qui investissent dans l’immobilier locatif. Les revenus fonciers pourraient notamment être exonérés à partir de la quinzième année de détention jusqu’au terme de la location. L’ambition de cette mesure serait surtout de renforcer la confiance du bailleur privé.

Le Secrétaire d’Etat en charge du logement, Julien Denormandie, admet qu’il faut aller plus vite pour résoudre « le fléau des logements vacants ». Invité par la FNAIM ce mercredi, il a évoqué trois axes. La confiance, tout d’abord, en réconciliant bailleurs et locataires avec des outils comme la garantie Visale qui vient d’être étendue à tous les jeunes de moins de 30 ans avec des montants de loyers révisés en hausse. Le bail mobilité qui aura l’avantage de contenter des propriétaires de logements provisoirement vacants désirant les récupérer d’ici 1 an. La transformation de bureaux obsolètes en logements ensuite, avec un bonus de constructibilité de 30% adopté en première lecture du projet de loi Elan. Des acteurs du bâtiment se sont ainsi déjà engagés à transformer plus de 500 000 m² de bureaux en Ile-de-France d’ici 2022.

©2018-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Immobilier

Chargement en cours...

Toute l'actualité