Près de la moitié des logements dans les stations de ski seraient des passoires énergétiques

Près de la moitié des logements dans les stations de ski seraient des passoires énergétiques

70 stations de ski ont été passées au crible par la plateforme Heero.

Près de la moitié des logements dans les stations de ski seraient des passoires énergétiques

Jusqu’à 90% de passoires énergétiques (logements avec une lettre F ou G du DPE) dans certaines stations de ski françaises ! C’est le constat alarmant qui ressort d’une étude de la plateforme spécialisée dans l’accompagnement des travaux de rénovation énergétique Heero et qui renvoie donc à d’énormes impératifs de rénovation sous peine d’interdiction de location dans les prochaines années.

Alpes du Sud et Pyrénées

70 stations de ski ont été passées au crible en fonction de la performance énergétique de leurs logements, dont beaucoup ont été construits avant la première règlementation thermique de 1974. En moyenne, près de la moitié (48%) sont considérés comme des passoires énergétiques, contre 16,9% en moyenne nationale. C’est dans les Alpes du Sud que la situation semble la plus préoccupante avec notamment 90% de passoires thermiques à Isola 2000 et 76% à Puy-Saint-Vincent. Dans les Pyrénées, Piau Engaly ne fait pas mieux (86%) alors que la proportion de logements F et G dépasse 70% à Font-Romeu ou Les Angles. Dans les Alpes du Nord, on n’est pas loin de 70% à La Plagne, les 2 Alpes, voire au-dessus à Morzine. Une proportion qui descend quand même en-dessous de 40% à Tignes, Les Arcs, Chamonix, Megève, Saint-Gervais Mont-Blanc ou La Clusaz.

« Les stations de ski les plus énergivores, celles qui comptent plus de la moitié de passoires énergétiques au sein de leur parc de logements, se situent majoritairement dans les Pyrénées et les Alpes, alors qu’au contraire celles qui ont la plus faible part de logements F ou G, inférieure à un tiers du parc, se trouvent plutôt dans les Vosges, le Jura et le Massif central. Plusieurs facteurs sont en cause : l’altitude, la zone géographique, l’âge de construction des bâtiments, avec un impact écologique et économique à prévoir dans les années à venir très différent selon les stations et les massifs », analyse Romain Villain, directeur général de Heero.

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Locations de vacances et meublés touristiques devraient également être concernées

Dès cette saison, certaines stations de ski pourraient être impactées par la Loi climat compte tenu de l’état de leur parc de logements. En effet, dès le 1er janvier 2023, les logements G avec un DPE indiquant une consommation supérieure à 450 kWh par m² seront interdits à la location. A partir du 1er janvier 2025, tous les logements classés G seront concernés, puis la lettre F à partir de 2028.

« A la base, la Loi Climat ne concernait que les locations longue durée, mais récemment le Ministre du Logement, Olivier Klein, a indiqué que les locations de vacances et meublés touristiques seront également concernés, ce qui va avoir un impact très négatif pour les stations de ski qui risquent de voir leur parc locatif diminuer en moyenne de moitié dès 2028, soit dans 5 ans seulement ! Car pour certaines d’entre elles, il sera matériellement impossible de rénover l’ensemble des logements concernés d’ici là », déplore Romain Villain.

Des rénovations plus compliquées à la montagne

Heero estime à environ 450 € par m² le budget moyen d’une rénovation énergétique pour gagner une ou deux classes de DPE. « Il est certain qu’effectuer des travaux de rénovation a un coût, et que dans les stations de ski certains travaux peuvent être compliqués par l’altitude, par l’architecture existante ou par la taille des appartements souvent déjà réduites ne permettant pas forcément une isolation par l’intérieur. Certains travaux devront également être effectués au niveau des copropriétés notamment en ce qui concerne le système de chauffage, et pour cela, un audit énergétique des immeubles est un préalable indispensable », explique Romain Villain.

Au niveau des aides nationales, les propriétaires de résidences secondaires ne peuvent pas avoir accès à MaPrimeRenov’ mais peuvent bénéficier des certificats d’économie d’énergie (CEE). Les propriétaires bailleurs peuvent de leur côté profiter de ces deux aides sous certaines conditions.

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