Pierre & Vacances suspend le versement de ses loyers

Pierre & Vacances suspend le versement de ses loyers
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L'exploitant ne paie plus les propriétaires de ses résidences touristiques pour tenter de s'en sortir. Plus de 700 bailleurs l'ont déjà assigné en justice au début du mois.

Pierre & Vacances suspend le versement de ses loyers
Crédit photo © Reuters

Une dizaine de jours après avoir été assigné par quelque 740 propriétaires de cottages Center Parcs pour impayés de loyers, Pierre & Vacances a annoncé qu’il allait suspendre provisoirement le règlement des loyers de l’ensemble des bailleurs de ses maisons et appartements de tourisme.

Une décision qui traduit la grande difficulté financière dans laquelle le groupe se trouve après près d’une année de restrictions sanitaires dues à la Covid-19. « La persistance de la pandémie et ses mesures restrictives en cascade continuent […] à impacter lourdement les activités [de] Pierre & Vacances-Center Parc », déclare l’entreprise dans un communiqué.

La fermeture des restaurants, des activités de loisirs intérieurs, des espaces aquatiques et l’arrêt des remontées mécaniques dans les stations de ski sont autant de facteurs qui ont pesé sur son activité.

A Noël, Pierre & Vacances n’avait ainsi ouvert qu’une minorité de ses résidences de montagne. Pour les vacances d’hiver en cours, encore 40% de ses sites sont restés portes closes.

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Des loyers déjà suspendus

En réalité, Pierre & Vacances avait déjà suspendu le versement des loyers d’une grande partie des propriétaires de ses résidences touristiques, pendant le 1er confinement puis à partir de début novembre, révèle Investir. D’après l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), plus de 150 autres particuliers, bailleurs de résidences du domaine Village Nature, seraient aussi sur le point d’ouvrir une seconde assignation en justice.

Pierre & Vacances est loin d’être le seul exploitant de résidences de tourisme à être acculé par la crise sanitaire. Odalys a dû également faire une croix sur l’ouverture d’une grande partie de ses résidences en stations alpines tandis que dans un article du Parisien du 8 février, un particulier avait témoigné de sa situation personnelle avec DG Holidays.

Ce dernier avait proposé aux quelque 440 copropriétaires de ses résidences de renoncer à une grande partie de leurs loyers dès le mois de mai, un arrangement refusé par 150 d’entre eux qui ont lancé - à des frais juridiques non négligeables – un commandement de payer leurs retards de loyers.

Un secteur plombé par une année de crise

« Après s’être partagé les pertes de l’année 2020, année durant laquelle les propriétaires ont vu chuter leurs revenus de 20 à 30 %, et les exploitants basculer dans le rouge, le secteur ne pourra supporter le tsunami financier lié à la fermeture des domaines skiables pour la saison 2020/2021 », considère Consultim Groupe, spécialiste de l’immobilier d’investissement.

Ce scénario noir que traverse l’industrie touristique n’incite pas ses acteurs à agir en bon père de famille. L’heure est à la survie et tous les coups sont permis au grand dam des investisseurs en Censi-Bouvard.

Un communiqué de l’UNPI publié en début du mois soulignait que « de nombreux propriétaires sont venus […] alerter la Fédération sur les pratiques de leur gestionnaire de résidences de tourisme gérée et sur les loyers dus. Ils dénoncent l’absence de transparence des comptes de gestion des résidences et l’avalanche d’argumentations juridiques organisées par certains gestionnaires de résidence ».

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