Nouvelle baisse des aides "Certificats d'économies d'énergie"

Nouvelle baisse des aides "Certificats d'économies d'énergie"

Si l’Etat a récemment bonifié MaPrimeRénov’ pour inciter les ménages à remplacer leurs chaudières gaz au profit d’installations moins énergivores, d’autres travaux ont vu leurs aides rabotées ce mois-ci.

Nouvelle baisse des aides "Certificats d'économies d'énergie"
Crédit photo © Boursier.com

En vertu d’un arrêté publié il y a quelques mois, le montant des certificats d’économies d’énergie (CEE) accordé aux ménages modestes pour leurs travaux d’isolation thermique (murs, combles, toits-terrasses, eau chaude sanitaire et planchers bas) accuse une baisse de 20 à 30% en moyenne depuis le 1er mai.

D’après une simulation d’Hellio, spécialiste de ces aides, et publiée dans le Parisien, le montant de cette aide, pour l’isolation thermique par l’extérieur d’une maison individuelle à Lille réalisée par un ménage aux revenus très modestes (moins de 22.320€ annuels) passe ainsi de 20,9€/m2 de travaux à 8,80€/m2*.

Les CEE : un marché européen

Les certificats d’économies d’énergie sont des dispositifs dont les montants sont compliqués à calculer. Etablis selon les économies d’énergies réalisées par les travaux (et non leur montant), la situation géographique, les caractéristiques du matériel installé et les revenus du foyer, mais aussi selon leur "côte" sur le marché européens des "obligés", ces certificats ont été mis en place il y a plus d’une quinzaine d’années pour inciter les opérateurs (EDF, Engie, TotalEnergies…) à accompagner les ménages dans la rénovation de leurs logements.

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Les opérateurs sont tenus par des objectifs : s’ils ne tiennent pas le volume de certificats correspondant à ces économies d’énergies, ils sont financièrement pénalisés.

Priorité aux rénovations globales

Le montant des CEE et les travaux éligibles ont déjà été rabotés l’année dernière. Depuis sa création en 2006, le système a permis de financer des travaux onéreux aux foyers modestes – grâce aux offres à un euro - mais il s’est accompagné de pratiques de démarchage commercial agressives de la part de certaines sociétés apparues ad hoc avec ces aides, d’un florilège d’arnaques, et ne correspond plus vraiment aux exigences actuelles de rénovation énergétique, qui demandent de privilégier les "bouquets de travaux" (rénovation globale d'un logement) plutôt que des actes "isolés".

Quant à son modèle économique (la valeur de marché des certificats diminue avec l’atteinte des objectifs de rénovation), celui-ci ne permet plus de financer autant qu’avant les travaux des ménages, à une période où le rythme de la rénovation du parc résidentiel doit pourtant s’accélérer en vue des objectifs de neutralité carbone que s’est fixé le pays.

Interrogé par nos confrères, l’entourage de la ministère du Logement Emmanuelle Wargon, explique « réfléchir à différentes pistes, dont celle d’augmenter le volume d’économies d’énergie que les opérateurs », ce qui permettrait de revaloriser la valeur des CEE.

*Pour un coût moyen de 17.500€ de travaux. D’après la simulation, en prenant en compte l’aide MaPrimeRénov’, cumulable avec les CEE, le reste à charge passe de 4.074€ à 5.768€.

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