Moins de primo-accédants, le marché immobilier ralentit

Moins de primo-accédants, le marché immobilier ralentit

Il faut bien sûr y voir une conséquence de la réforme des aides au logement qui affecte en premier lieu les primo-accédants…

Moins de primo-accédants, le marché immobilier ralentit
Crédit photo © iStock

Sans surprises, le marché immobilier connaît un certain ralentissement depuis quelques mois après une année 2017 record au niveau des volumes de transactions dans l’ancien et très dynamique dans le neuf. Il faut bien sûr y voir une conséquence de la réforme des aides au logement qui affecte en premier lieu les primo-accédants.

Moins d’aides

Depuis le 1er janvier 2018, ces ménages qui réalisent leur premier achat immobilier ne peuvent plus accéder à l’APL accession (pour ce qui concerne les plus modestes) et s’ils bénéficient encore du Prêt à taux zéro (PTZ), son enveloppe a été divisée par deux dans les zones rurales et périurbaines (B2 et C). Or, plus de la moitié des PTZ accordés dans le neuf l’an dernier concernaient justement ces zones B2 et C. Plus marginalement, pour les acquisitions dans l’ancien sous condition de travaux, le PTZ a disparu dans les zones urbaines tendues (A, Abis et B1).

Moins de primo-accédants

Ce ralentissement se retrouve logiquement dans l’activité des courtiers en emprunts immobiliers. Cafpi, leader du marché français, constate déjà une chute de la part des primo-accédants parmi ses clients emprunteurs. Celle-ci vient de tomber à 44%. « Les réformes entrées en vigueur au 1er janvier, conjuguées à la hausse des taux (pourtant peu significative pour le moment NDLR) et des prix, désolvabilisent les ménages les plus modestes », précise Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi.

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Conséquence de la baisse des aides, Cafpi constate d’ailleurs une hausse du montant emprunté par les primo-accédants : il dépasse désormais les 200 000 € sur 236 mois, contre 196 604 € sur 235 mois en janvier dernier. En attendant un éventuel revirement dans le projet de loi Logement (ELAN) à venir, « Si la tendance ne s’inverse pas, il faut s’attendre à un profond ralentissement du marché en cours d’année », alerte Philippe Taboret.

Tournant

Le courtier Empruntis ne cache pas non plus ses inquiétudes. « Le marché immobilier est à un tournant. La demande est en baisse, les aides à l'accession sont recentrées et les prix continuent de grimper dans les grandes métropoles », constatait dernièrement la responsable des études d’Empruntis, Cécile Roquelaure.

Plafond du pouvoir d’achat

Sur le terrain, le réseau d’agences immobilières Guy Hoquet observe aussi une légère décélération du marché. « Nous notons chez Guy Hoquet une perte de vitesse visible via certains indicateurs comme l’assèchement du parc existant dû à un déséquilibre entre offre et demande, la décélération dans la hausse des prix et des volumes de ventes en légère baisse » déclarait la semaine dernière le Directeur Général de Guy Hoquet, Fabrice Abraham. Ce qui lui faisait dire que le plafond du pouvoir d’achat des Français a peut-être été atteint…

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