Logements collectifs neufs : les ventes peinent à rattraper leur niveau d’avant-crise

Logements collectifs neufs : les ventes peinent à rattraper leur niveau d’avant-crise

En progression de 12,8% sur un an au 1er trimestre, le nombre de ventes de logements collectifs demeure en deçà de l’ère pré-Covid, et les permis de construire déposés continuent de marquer le pas. Dans ce contexte, la hausse des prix reste contenue.

Logements collectifs neufs : les ventes peinent à rattraper leur niveau d’avant-crise
Crédit photo © Reuters

« La crise sanitaire a sans doute modifié notre rapport au logement, notre présence sur le lieu de travail, ou encore nos modes de déplacement, avec des envies croissantes d’espace et de verdure… mais il n’y a pas eu de baisse des prix du neuf dans les métropoles, comme certains ont pu l’annoncer », constate Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier.

En revanche, il y a bien eu baisse des permis de construire autorisés pour les logements collectifs. Ils ont même chuté de 15,1% entre mai 2020 et avril 2021, selon la quatrième édition du Baromètre des prix de l’immobilier neuf concernant les communes de plus de 45.000 habitants, publiée par le Laboratoire de l’Immobilier.

Ce recul s’explique par les élections municipales, période frileuse en termes de nouveaux projets immobiliers, et par les ralentissements liés à la crise sanitaire.

Une reprise des transactions contenue

Parallèlement, les ventes de logements neufs au premier trimestre 2021 ont progressé de 12,8% sur un an, d’après la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI), mais le chiffre est à relativiser tant l’année 2020 a été mauvaise en la matière. Au premier trimestre 2021, les volumes n’ont pas rattrapé ceux des premiers trimestre 2017, 2018 et 2019.

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A noter que les ventes en bloc ont largement surpassé celles aux particuliers (+57,1% contre +6,9%). « C’est toute une filière qui est en difficulté alors qu’elle pourrait être un formidable vecteur de croissance économique, de progrès social et de développement durable », regrette la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, qui en appelle aux pouvoirs publics.

Quid des prix en Ile-de-France ?

Sans surprise, Paris reste la ville où les logements neufs sont les plus chers cette année, affichant une moyenne de 12.280 euros par m². Mais la capitale est également la seule ville du top 15 où le prix moyen par m² dans le neuf a diminué (-1,1%) sur les douze derniers mois. « La fin de la commercialisation de certains programmes dans les arrondissements les plus centraux et une offre plus abondante dans des arrondissements plus abordables, notamment sur la Rive droite, ont entraîné une baisse mécanique du prix moyen », précise le Laboratoire de l’Immobilier.

La situation y est disparate : alors que le prix moyen au m² dans le neuf a reculé de 1,1% dans le 20e arrondissement, il a bondi de 16% dans le 19e.

En Ile-de-France, les prix ont crû de de 2,1% sur l’année, au même rythme que la moyenne nationale de 2%. « En première couronne aujourd’hui, il n’y a guère qu’en Seine-Saint-Denis que l’on puisse encore trouver des appartements neufs à moins de 4.000 euros par m² sans bénéficier de la TVA à taux réduit… mais pour peu de temps encore », constate Franck Vignaud.

Le Sud plus cher que le nord de la France

En région, le prix moyen au m² s’élève à 4.304 euros, inférieur à la moyenne nationale (4.900 euros/m²). Là aussi cette donnée masque des disparités : le sud de la France est sans surprise plus cher que le nord. C’est à Nîmes que la hausse a été plus forte sur un an (+10,7%), « le développement foncier sur Montpellier devenant de plus en plus complexe, Nîmes s’impose comme un marché de report pour de nombreux opérateurs, ce qui dynamise le marché ». Lyon et Nice conservent respectivement la deuxième et la troisième marche du podium cette année, après Paris.

Les promoteurs continuent logiquement de multiplier les projets dans les métropoles où la demande est plus forte. La progression des prix dans le neuf en France métropolitaine est toutefois moins marquée que la baisse des permis de construire sur la période. Pour quelle raison ? « L’augmentation des refus de financement bancaire a vraisemblablement conduit les promoteurs à modérer la hausse des prix », analyse Franck Vignaud.

Alexia SARDI-ANTASAN

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