Les taux des emprunts immobiliers peuvent-ils encore baisser ?

Les taux des emprunts immobiliers peuvent-ils encore baisser ?

Avant la période estivale traditionnellement plus calme pour les transactions immobilières, les banques se livrent une guerre des taux particulièrement acharnée pour conquérir des clients...

Les taux des emprunts immobiliers peuvent-ils encore baisser ?
Crédit photo © Reuters

Les taux des emprunts immobiliers semblent encore avoir connu quelques rabotages dans le courant du mois de juin. Plusieurs courtiers communiquent en effet de nouveaux records pour les meilleurs taux négociés en juin tandis que les taux moyens se rapprochent désormais de 1,8% sur 20 ans. Pour des dossiers «haut de gamme» avec une sécurité professionnelle, un apport important et des revenus élevés par rapport aux revenus moyens constatés dans la région de l’emprunteur, Meilleurtaux.com cite des taux plancher de 0,80% sur 10 ans, 1,10% sur 15 ans et 1,20% sur 20 ans.

Les banques surenchérissent les offres des concurrents

Avant la période estivale traditionnellement plus calme pour les transactions immobilières,  les banques se livrent une guerre des taux particulièrement acharnée pour conquérir des clients, que ce soit des nouveaux emprunteurs ou des rachats de crédits. «Dans chaque région, les banques souhaitent prendre des parts de marché et surenchérissent les offres des concurrents», note Cécile Roquelaure, Directrice de la communication et des études chez Empruntis.  Le courtier observe d’ailleurs un écart de 0,16% entre les meilleurs taux accordés dans la région la moins chère (le Nord) et la région la plus chère (l’Est). Le  courtier ACE souligne que le contexte actuel profite à toutes les catégories d’emprunteurs, primo-accédants, secondo-accédants ou investisseurs, car il est beaucoup plus facile d'obtenir son crédit immobilier aujourd'hui qu'en début d'année.

La baisse jusqu’où ?

A la question de savoir s’il y a encore du potentiel de baisse sur les taux, le Directeur Général adjoint du courtier CAFPI, Philippe Taboret, répond sans hésiter «Oui». Sachant que le coût des ressources financières est aujourd’hui proche de 0 pour les banques (OAT 10 ans autour de 0,4% et Euribor 12 mois à 0,01%), accorder des taux à 1% laisse quand même une certaine latitude aux banques pour payer leurs coûts et assurer une petite marge, sachant que le crédit immobilier reste de toute façon un moyen de capter un client dans le but de l’accompagner dans la durée, notamment via des produits d’épargne ou d’assurance plus rémunérateurs.

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Accorder aujourd'hui des prêts à taux fixe entre 1% et 1,5% à 15 ou 20 ans suppose cependant une fine gestion des risques dans l'hypothèse où les taux de refinancement bancaires remonteraient fortement dans les prochaines années. Mais après tout, c'est bien là le métier des banques...

Peu d'inquiétudes à court terme

Pour les dirigeants d’ACE, les taux peuvent même encore descendre au cours des prochaines semaines, «pour se rapprocher toujours plus d'un crédit à 0%». En se projetant plus loin, Philippe Taboret estime que la fin d’année restera avec des taux très bas  et, «si hausse il y a en 2017, elle sera faible». Le dirigeant de CAFPI ne voit donc pas de  raison à un véritable changement d’orientation des taux à court terme, sauf événement extérieur de type «Brexit».

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