Les prix flambent toujours à Paris

Les prix flambent toujours à Paris

Les 10.500 euros sont en vue, selon les Notaires du Grand Paris.

Les prix flambent toujours à Paris
Crédit photo © Hôtel Lutetia

Le prix du mètre carré parisien, qui a franchi les 10.000 euros au deuxième semestre 2019, continue son ascension. Les Notaires du Grand Paris ont confirmé ce jeudi qu'il dépasse même les 10.500 euros, au vu des avant-contrats de vente, laissant voir une hausse annuelle de 8,2%.

Même tendance dans l’agglomération parisienne. En petite couronne, des hausses annuelles de prix, à hauteur de 6% dans les Hauts-de-Seine, de 7% en Seine-Saint-Denis et de 5,6% dans le Val-de-Marne, sont estimées pour les appartements. Les maisons devraient quant à elles s'apprécier de 4% sur un an en petite couronne. Toujours d'après les avant-contrats, les prix en grande couronne devraient également progresser de 5 % pour les appartements, et de 4,5 % pour les maisons.

« Pas de bulle immobilière »

Si les prix semblent inexorablement monter depuis 2015 à Paris, « il n’y a pas de bulle immobilière », a évacué d’emblée Thierry Delesalle, notaire à Paris. « Il faut de la spéculation, ou un phénomène économique majeur, comme après la crise de 2008. Or, aujourd’hui, il n’y a pas tout ça », a-t-il expliqué. Selon lui, le phénomène résulte d’un « marché tendu » dans la capitale, tout comme à Lyon, Bordeaux ou Rennes. Mais aussi d’un « crédit immobilier abondant, qui n’a jamais été aussi peu cher, ainsi que d’un déficit de construction de logements ».

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Un marché contraint

Côté transactions, la tendance reste aussi orientée à la hausse en Ile-de-France. Près de 176.600 biens ont changé de mains en 2019, contre 175.400 en 2018. Pour ce qui est de Paris, l’analyse des volumes de vente témoigne d’un marché « sous contrainte » : avec moins de 35.200 ventes d’appartements, la capitale est le seul secteur où les volumes d’activité sont en baisse en un an, de 3% comparé à 2018 et de 9 % comparé à 2017, selon les notaires. Ces derniers pointent une « diminution du parc », résultant de la préemption du parc en faveur du logement social, de la hausse de la vacance locative, ou encore du niveau d’imposition des plus-values immobilières, qui ne sont exonérées qu’après 30 ans de détention du bien. En revanche, le niveau très élevé des prix « ne bloque pas le marché ».

Quelques zones d'ombre

Les prévisions pour le marché francilien restent plutôt optimistes, en dépit de quelques incertitudes. « Pour 2020 on n’est pas trop inquiets », selon Thierry Delesalle, qui note que plusieurs paramètres resteront « inchangés » : le niveau extrêmement bas des taux de crédit, et l’attrait des épargnants pour la pierre dans le contexte incertain de la réforme des retraites. Mais si la perspective des Jeux olympiques de 2024 devrait doper l’activité en Ile-de-France, il faudra cependant compter sur plusieurs « paramètres incertains » : hormis les questions liées au coronavirus, les effets du Brexit et le resserrement des conditions de crédit, entraînant une limitation des prêts de plus de 25 ans et du taux d’effort au-delà de 33 %, figurent au rang des inconnues.

Le Grand Paris, des effets encore peu visibles

Le Grand Paris fera-t-il exploser les prix ? Après avoir analysé les prix autour des 69 nouvelles gares, dans un rayon de 800 mètres à 1,5 kilomètre, les notaires n’observent pas là non plus de spéculation. Les conséquences de ce projet sur le marché restent encore « difficiles à quantifier » dans l’ancien, mais il n’y a, pour le moment, « pas d’impact visible sur les prix pour l’ensemble du nouveau réseau ». Seule certitude : « habiter près d’une gare n’est pas forcément gage de valorisation », selon Thierry Delesalle. Ainsi, le secteur Pont Cardinet, dans le 17e arrondissement de Paris, affiche des prix déjà très élevés - plus de 10.000 euros par mètre carré - et évoluent de manière identique « quelle que soit la proximité de la nouvelle gare ». Tout comme, dans le sud de la région, le secteur Massy-Opéra. Et si les prix ont explosé à Massy-Palaiseau, secteur à forte construction depuis le début des années 2000, les notaires y voient davantage « l’effet de la politique active de la ville » que celui du Grand Paris.

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