Les banques prennent-elles des risques sur le crédit immobilier ?

Les banques prennent-elles des risques sur le crédit immobilier ?

Taux bas et assouplissement des conditions d’octroi inquiètent le Haut Conseil de stabilité financière…

Les banques prennent-elles des risques sur le crédit immobilier ?
Crédit photo © Espaces Atypiques

Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) s’inquiète à nouveau du dynamisme des crédits immobiliers accordés par les banques à des taux très bas qui s’accompagne d’une dégradation des marges pour les établissements de crédit. À ce stade, le Haut Conseil considère que le niveau des risques pour les ménages et les établissements de crédit reste contenu, mais nécessite de maintenir une vigilance renforcée sur l’évolution des conditions d’octroi de crédit et la tarification des crédits immobiliers par le secteur bancaire, dans un contexte où les pratiques commerciales des établissements peuvent en faire un produit d’appel.

Assouplissement sur l’apport

Ce n’est pas la première fois que cet organe de surveillance du système financier alerte sur les conséquences du contexte ultra-concurrentiel que les banques se livrent sur le crédit immobilier. Cette fois, l’autorité de contrôle mentionne aussi « un certain assouplissement des conditions d’octroi ».

Les banques sont en effet devenues beaucoup plus flexibles sur l’apport exigé, un facteur bloquant auparavant puisque beaucoup de jeunes ne disposent pas d’un apport de 10%. Depuis quelques mois, les banques multiplient les offres à 110% pour les jeunes emprunteurs. Cela permet d’emprunter sans apport en finançant même les droits de mutation payés chez le notaire. Par ailleurs les décotes sur les taux ne sont plus réservées aux plus hauts revenus et les primo-accédants en bénéficient largement, en particulier pour les durées longues d’emprunt comme le 25 ans.

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Quels risques ?

Pour le système bancaire, le risque repose surtout sur une future remontée des taux obligataires dans un scénario où il serait brutal. L’augmentation des coûts de refinancement des banques pourrait alors faire basculer dans le rouge la rentabilité de certains prêts accordés aujourd’hui à taux fixe. Il devient en effet difficile aujourd’hui de rentabiliser des prêts sur 25 ans accordés à 1,3% pour les plus avantageux même si les banques se rattrapent généralement sur d’autres produits (placements, assurances). Ce contexte confirme en tout cas que le plancher des taux immobiliers est cette fois bel est bien atteint même si quelques légères baisses ciblées semblent encore possibles cet automne.

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