Les aides publiques ont participé à la rénovation de 7% des logements français en 2019

Les aides publiques ont participé à la rénovation de 7% des logements français en 2019

Les crédits d'impôt et autres mesures de soutien à la rénovation énergétique ont profité à 2,1 millions d'habitats en 2019, en majorité des maisons individuelles.

Les aides publiques ont participé à la rénovation de 7% des logements français en 2019
Crédit photo © Reuters

2,1 millions de logements individuels et collectifs ont été rénovés énergétiquement en 2019 avec le bénéfice des aides publiques de l’Etat (certificats d’économies d’énergie, Programme Habiter mieux Sérénité, crédit d’impôt à la transition énergétique), selon un rapport de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE).

Fondés sur deux ensembles de données (une enquête sur les travaux réalisés en maisons individuelles, ainsi que les bases de données relatives aux principales aides à la rénovation), ces résultats sont les premiers publiés par l'organisme public créé en septembre 2019 afin de produire des analyses et données statistiques sur la rénovation des bâtiments français.

L’enquête « permet de dresser le panorama des rénovations énergétiques en France le plus complet jusqu’à présent », même s’il n’intègre pas les rénovations en habitat collectif n’ayant bénéficié d’aucune aide financière, faute de données disponibles à ce jour.

7% du parc de logements rénové

D’après l’étude, qui a quantifié pour chacune de ces quatre années les différents types de travaux réalisés et leur impact énergétique, ces rénovations – représentant 7% du parc d’habitations français – auraient permis une réduction de 1,6% de la consommation d’énergie du parc.

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Majorité de maisons individuelles…

Dans le détail, en 2019, deux fois plus de rénovations bénéficiant des aides de l’Etat ont été réalisées en maison individuel qu’en habitat collectif : sur cette période, 1,4 million de rénovations "aidées" ont concerné des maisons individuelles, représentant une économie énergétique de 5,4 TWh/an, et 700.000 ont été réalisées dans des logements collectifs, équivalent à 1,9 TWh/an d’économie d’énergie.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les opérations réalisées sans aides publiques, dont les données disponibles pour les logements collectifs sont manquantes. Concernant les maisons individuelles, le nombre total de rénovations énergétiques – incluant celles sans aides – s’élève à 2,3 millions.

… et de propriétaires occupants

Les données relevées entre 2016 et 2019 montrent aussi qu’à l’exception des CEE ciblant de l’habitat collectif en location (24% des logements rénovés bénéficiant de CEE, contre 14% pour l’ensemble des aides), la grande majorité des logements rénovés grâce aux aides sont des maisons individuelles occupées par leur propriétaire (65%).

Dans les maisons individuelles, les travaux de rénovation s’avèrent un peu plus fréquents que la moyenne dans les grands logements, dans ceux construits avant 2000, dans ceux occupés par des ménages aisés, et surtout dans ceux ayant fait l’objet d’un emménagement récent.

Le CITE a davantage bénéficié aux ménages aisés

Concernant le niveau de vie des ménages ayant bénéficié de ces aides, si le dispositif « Habiter mieux » est, du fait de ses critères d’éligibilité, concentré sur les foyers modestes, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) – disparu en 2021 au profit de MaPrimeRénov’ - a davantage bénéficié aux ménages aisés.

Les certificats d’économies d’énergie (CEE) présentent un profil de bénéficiaires « assez équilibré ». La montée en puissance du dispositif des CEE sur la période 2016 à 2019 a conduit à un rééquilibrage en faveur des ménages les plus modestes (36 % de ceux ayant réalisé une rénovation aidée font partie des quatre premiers déciles en 2019, contre 32 % en 2016), même s’ils réalisent toujours en proportion moins d’opérations de travaux que le reste de la population.

Les systèmes de chauffage, interventions les plus efficaces

En matière de travaux entrepris, les opérations relevées sont très diverses, entrainant des économies d’énergie de facto très variables selon les opérations.

Que ce soit dans les maisons individuelles ou les logements collectifs, ce sont avant tout les systèmes de chauffage et d’eau chaude sanitaire qui ont engendré la majeure partie des économies d’énergie réalisées par ces rénovations (près de la moitié pour les maisons individuelles en 2019, et 55% pour l’ensemble des opérations « aidées »).

Ces types d’intervention – en particulier l’installation d’une pompe à chaleur - engendrent une économie d’énergie moyenne par logement deux à trois fois plus élevée que ceux d’isolation (toiture, murs, planchers), et six à huit fois plus élevés que les changements de fenêtres et autres ouvertures. « Bien qu’assez peu fréquemment aidés, les travaux relatifs à la ventilation génèrent souvent des gains significatifs », note par ailleurs l’ONRE.

Phénomène d’opportunité

Enfin, les rénovations les plus importantes sont souvent liées à l’achat et à l’emménagement dans un nouveau logement, tandis que celles de moindre ampleur sont plus fréquemment provoquées par la nécessité de remplacer un équipement défectueux. La plupart des ménages ayant rénové estiment avoir encore des travaux à réaliser mais sont souvent freinés par leur situation financière.

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