Le marché de la maison individuelle va souffrir cette année

Le marché de la maison individuelle va souffrir cette année

Pour corriger le recul des ventes et des chantiers anticipé en 2018 et 2019, l'union LCA-FFB plaide pour le rétablissement de l’APL Accession dans le cadre de la future loi logement (ELAN) attendue au printemps...

Le marché de la maison individuelle va souffrir cette année
Crédit photo © Maisons Barberousse

Après deux années de croissance à deux chiffres (+13,7% en 2015, puis +19,5% en 2016), le marché de la maison individuelle neuve en secteur diffus (hors lotissements) a atterri en 2017. 135 000 maisons ont été vendues l’an dernier d’après l’indicateur Markemétron, compilé par l’observatoire des Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment (LCA-FFB), ce qui marque quand même une légère augmentation de 1%. «C’est en-dessous de nos prévisions de 140 000 maisons annoncées à mi-année» reconnaît Patrick Vandromme, président de l’union LCA-FFB et par ailleurs PDG du constructeur Maisons France Confort. «La remise en cause des aides au logement (PTZ, Pinel, APL Accession) a perturbé les clients en fin d’année», explique Patrick Vandromme.

Une baisse de 8 à 10% du marché en 2018

Mais c’est surtout cette année que le rabotage du PTZ (enveloppe divisée par 2 en zones B2 et C) et la fin de l’APL Accession vont pénaliser les ventes de maisons. Quant au Pinel, il ne concerne qu’un petit millier de maisons en zone B2, désormais exclue de ce dispositif d’investissement locatif. L’union LCA-FFB observe déjà un mauvais mois de janvier et craint une baisse de 8 à 10% du marché de la maison individuelle neuve en 2018. Patrick Vandromme estime que les conditions de crédit toujours très favorables et l’amélioration de l’emploi et donc du moral des ménages vont quand même permettre de compenser les effets de la diminution des aides au logement.

Décalage de la production

Du point de vue de la production de maisons et du chiffre d’affaires, le premier semestre 2018 affichera de bonnes performances, compte tenu des ventes accumulées jusqu’à octobre 2017 et du délai d’environ 8 mois entre la signature d’un contrat et l’ouverture du chantier. Une inflexion négative se manifestera dans la seconde partie de l’année 2018 et c’est surtout en 2019 que les inquiétudes pèsent sur l’activité de production.

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APL Accession

Pour corriger le recul des ventes et des chantiers anticipé en 2018 et 2019, LCA-FFB plaide pour le rétablissement de l’APL Accession dans le cadre de la future loi logement (ELAN) attendue au printemps, comme l’avait suggéré le Ministre de l’Action et des Comptes Publics, Gérald Darmanin. «Son rétablissement en 2018 semble compromis, compte tenu des impératifs budgétaires cela dépendrait plutôt d’une loi de finances rectificative» confie Dominique Duperret, Délégué Général de l’union LCA-FFB.

Révision du zonage

Parmi les propositions défendues par l’union LCA-FFB pour la loi logement (ELAN), les professionnels demandent notamment  une révision du zonage qui détermine les aides au logement. L’idée serait de s’orienter vers un découpage du territoire beaucoup plus fin qu’actuellement, afin d’être au plus près des besoins. LCA-FFB suggère aussi de mettre en place à l’intérieur d’un même zonage des paramètres de suivi différenciés pour chaque marché. Les besoins en accession à la propriété, investissement locatif ou revitalisation du parc existant peuvent en effet être différents dans une même zone et doivent légitimer des aides adaptées.

a savoir

Au niveau du prix moyen des maisons pour l’année 2017, la moyenne hors terrain est estimée par  la filière des constructeurs de maisons individuelles à 165 000 € pour une surface de plancher de 110 m². En se penchant quelques années en arrière, on observe une hausse de prix de 26% par rapport à 2010 où le prix hors foncier se situait à 130 500 € pour une surface moyenne de 113 m².

La hausse est plus forte pour le prix moyen des terrains (+30% à 83 500 €), d’autant que la surface moyenne du foncier a diminué de 12% en 7 ans (900 m² désormais). Il faut y voir un effet du zonage avec un déplacement des acheteurs vers les zones B1 et A où les terrains sont plus rares et donc plus chers.

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