Pour rendre le prix des logements neufs plus accessible, la baisse des coûts de construction est incontournable. Le gouvernement semble avancer rapidement sur le levier de la simplification des normes de construction
Pour renforcer l'objectif de construction de 500 000 logements par an d'ici la fin du quinquennat de François Hollande en 2017, le gouvernement a lancé en décembre 2013 une nouvelle démarche "Objectifs 500 000", permettant à des groupes de travail, composés d'experts des filières professionnelles du logement et de la construction de donner leur avis. Les réflexions portent sur la simplification de la réglementation et de l'élaboration des normes de construction et de rénovation, sur la mobilisation du foncier privé des secteurs urbanisés ou sur le développement de matériaux de constructions innovants.
3 700 normes de construction !
Sur la base des conclusions de ces groupes de travail, le ministère du logement vient d'annoncer de premières mesures concernant les normes de construction. L'objectif final serait de parvenir à faire baisser de 10% le coût de la construction des logements collectifs et de jouer par ce biais sur la baisse des prix de vente des logements neufs. François Hollande avait fixé un horizon de 5 ans pour y parvenir, sachant que 3 700 normes encadrent aujourd'hui la construction de logements collectifs dont le coût moyen tourne autour de 2 000 euros le mètre carré. Un coût qui a augmenté de 50% depuis dix ans, dont près des deux tiers sont attribués par les professionnels du bâtiment à l'empilement des normes. La plupart de ces normes sont cependant volontaires, une infime partie étant rendue obligatoire par la réglementation.
50 mesures de simplification
Concrètement, l'AFNOR, qui élabore ou révise 300 normes de construction par an en moyenne, sera réformée. Les exemples de normes inutiles ne manquent pas comme celle imposant d’installer une prise Ethernet dans la cuisine et la salle de bains. D'autres doivent être mise à jour comme celle interdisant d’utiliser du bois en façade pour les grands bâtiments, alors qu’on sait aujourd’hui que le bois présente des qualités de résistance au feu suffisantes. Le gouvernement promet ainsi 50 mesures de simplification directement tirées des propositions formulées par les acteurs du bâtiment dans le cadre de la démarche engagée il y a quelques mois. La mise en place d’une nouvelle gouvernance plus participative en matière de création et de mise à jour des normes est aussi à l'ordre du jour.
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Le levier du foncier
En ajoutant le prix du foncier, les prestations et les marges des promoteurs, on arrive vite à des prix souvent trop élevés pour les primo-accédants malgré le PTZ+ qui augmente leur capacité de financement. Il faut en effet rappeler que contrairement à l'ancien dont les prix sont orientés à la baisse, les prix du neuf restent peu sensibles à la conjoncture. D'après la Fédération des Promoteurs Immobiliers, ils n'auraient par exemple reculé que de -1,6% en 2013 en raison des contraintes pesant sur les couts de revient.
Chez le promoteur Nexity, le prix moyen des ventes aux particuliers a même augmente en 2013 de 3,3% pour s'établir à 3 886 euros le mètre carré mais cette hausse était attribuée à la part croissante de l'Île-de-France où les prix déjà élevés ont continué d'augmenter (Nexity réalise 42% de ses ventes en région parisienne). A côté de l'action sur les normes, d'autres leviers existent donc pour faire baisser le coût des logements, à commencer par la libération du foncier. Le PDG de Nexity, Alain Dinin, s'est ainsi déclaré prêt à baisser le prix de ses logements si les collectivités jouent par exemple le jeu de ne plus créer d'enchères sur les terrains à bâtir…
