Le dynamisme des transactions immobilières n’entraîne pas de fortes hausses des prix

Le dynamisme des transactions immobilières n’entraîne pas de fortes hausses des prix

Sauf à Paris où les records continuent de tomber dans un marché de plus en plus élitiste…

Le dynamisme des transactions immobilières n’entraîne pas de fortes hausses des prix
Crédit photo © Reuters

Après une année 2016 exceptionnelle dans l’immobilier, 2017 confirme être dans la même veine avec un dynamisme des transactions qui ne se dément pas. Pour le réseau Century 21 (plus de 800 agences en France), le volume de transactions a augmenté de 11% sur la première moitié de l’année. Le concurrent Orpi a enregistré une hausse de 13% sur la même période.

«Cela fait désormais trois ans que l’activité du marché immobilier fait preuve d’un formidable dynamisme», souligne Laurent Vimont, Président de Century 21 France. «Et pourtant, les prix ne s’emballent pas -loin de là !- et enregistrent une hausse très contenue de 1,5% entre le premier semestre 2017 et le premier semestre 2016». C’est la première fois que les prix n’augmentent pas davantage avec de telles progressions du volume de transactions, ajoute d’ailleurs Laurent Vimont. Le réseau concurrent Orpi observe cependant une hausse des prix plus soutenue (+5%).

Mais comme toujours, ces moyennes cachent de profondes disparités géographiques. La hausse des prix reste tirée par les grandes agglomérations pendant qu’il ne se passe pas grand-chose dans les zones rurales.

Paris de plus en plus élitiste

Le cas de Paris reste particulier, la capitale va de records en records au niveau des prix ces derniers mois et nombreux sont les agents immobiliers à parler de pénurie sur certaines catégories de biens comme les appartements familiaux sans défaut. Century 21 estime la hausse des prix à près de 8% entre le premier semestre 2017 et le premier semestre 2016 à près de 9 000 € le m² désormais. Laurent Vimont pense d’ailleurs que cette tendance haussière va se poursuivre même si elle freine quand même le volume de transactions.

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Chez Orpi, on dénonce le risque de voir se multiplier les frustrations et le marché parisien devenir trop élitiste. C’est d’ailleurs déjà le cas avec des employés, ouvriers ou commerçants qui  ne sont quasiment plus représentés parmi les acquéreurs à Paris : ils sont à 80% des cadres ou des professions libérales.

Les seniors en force

Au niveau national, d’après les chiffres de Century 21, les 30 à 40 ans représentent la tranche d’âge la représentée parmi les acquéreurs mais les +de 60 ans sont toujours aussi nombreux à acheter que les moins de 30 ans, voire même nettement plus nombreux dans certaines régions comme Paris et Marseille.

Une clientèle resolvabilisée

Toute cette dynamique continue bien sûr à reposer sur la faiblesse des taux d’emprunts qui n’ont repris que 0,2% à 0,3% depuis les plus bas de 2016. Ceux qui étaient déjà finançables en profitent pour acheter plus grand. Les investisseurs restent présents malgré un certain attentisme électoral. Les primo-accédants restent nombreux, beaucoup étant devenus éligibles à un emprunt bancaire grâce à des taux au plancher.

Dans le réseau Century 21, 25% de nouveaux clients sont par exemple apparus, autant d’acquéreurs resolvabilisés qui ne pouvaient pas devenir propriétaires lorsque les taux étaient plus hauts. «En théorie, avec une mensualité de remboursement de 1 000 € par mois, on peut acheter aujourd’hui dans la plupart des régions françaises sans apport », résume le patron de Century 21, Laurent Vimont. Trois zones font exception à cette règle : Paris, PACA et Rhône-Alpes.

Laurent Vimont ne s’inquiète d’ailleurs pas d’une éventuelle remontée des taux tant qu’elle resterait progressive et mesurée : «Si les taux remontent un peu, les prix s’ajusteront à la baisse». Globalement, il estime qu’il n’y aura pas de conséquence sur le marché immobilier tant que les taux moyens sur 20 ans resteront sous les 2%.

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