La réforme des retraites pourrait impacter le tarif des assurances emprunteur

La réforme des retraites pourrait impacter le tarif des assurances emprunteur

D'après Magnolia, le recul de l’âge légal de départ à la retraite risque en effet de rehausser la sinistralité pour les assureurs car les contrats d’assurance de prêt devront couvrir les arrêts de travail pendant deux années supplémentaires.

La réforme des retraites pourrait impacter le tarif des assurances emprunteur
Crédit photo © Pixabay

Le courtier et comparateur en assurance emprunteur Magnolia s’est penché sur les conséquences du projet de réforme des retraites sur le crédit immobilier et l’assurance des prêts en particulier.

Pouvoir d’achat immobilier renforcé

Une petite bonne nouvelle pour commencer, l’âge légal de départ à la retraite devant être repoussé de deux ans (de 62 à 64 ans), les banques pourront prendre en compte deux années supplémentaires de revenus professionnels lors de l’examen d’une demande de prêt immobilier. « La banque va par ailleurs acter le fait que la baisse des revenus qui se produit une fois l’emprunteur à la retraite intervient deux ans plus tard. Elle va intégrer cette donnée dans le plan de financement, si le terme du crédit va au-delà de 64 ans », précise Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia.fr.

Pas d’évolution au niveau des garanties

Du côté des garanties de l’assurance emprunteur, aucune évolution n’est attendue étant donné que la date limite de prestation des garanties incapacité de travail et invalidité est aujourd’hui fixée à la date de prise d’effet de la retraite, et au plus tard à 65 ans, voire pour certains contrats alternatifs au 71ème anniversaire de l’assuré en cas de poursuite d’une activité professionnelle rémunérée. Le report de l’âge légal de 62 à 64 ans ne change donc rien sur les modalités des contrats d’assurance de prêt immobilier.

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Hausse potentielle de la sinistralité

Cette réforme des retraites risque en revanche de rehausser la sinistralité pour les assureurs car les contrats d’assurance de prêt devront couvrir les arrêts de travail pendant deux années supplémentaires. « Si aujourd’hui il y a peu de sinistres couverts par la garantie Incapacité Temporaire et Totale de travail entre 62 et 65 ans, car rares sont les emprunteurs à dépasser l’âge légal de départ à la retraite, à l’horizon 2030, les emprunteurs partiront à la retraite à 64 ans, la retraite à taux plein restant acquise à 67 ans, quelle que soit la durée de cotisation », explique Astrid Cousin.

Des conséquences sur les tarifs d’assurance

C’est ici que la mauvaise nouvelle arrive car il est à craindre de l’augmentation du taux de sinistralité sur les prêts remboursés après 62 ans une incidence sur la tarification. Si la réforme des retraites est adoptée, Magnolia considère qu’il y aura deux options pour l’assureur : soit il répercute la hausse potentielle des sinistres sur sa marge technique, soit il augmente les tarifs entre 2% et 5% selon les projections.

« Avec des marges jusqu’à 80%, les bancassureurs ont davantage de latitude pour absorber les conséquences du report de l’âge légal de départ à la retraite. Plus compétitifs, les alternatifs disposent d’une marge de manœuvre bien plus réduite et pourraient être obligés de revoir leurs tarifs à la hausse pour garantir les indemnisations le cas échéant », conclut Magnolia.

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