La production de crédits immobiliers a marqué le pas en janvier

La production de crédits immobiliers a marqué le pas en janvier

L'attentisme des Français et la prudence des établissements bancaires à l'aune d'une nouvelle année de crise a légèrement pesé sur le volume de production des crédits immobiliers, analyse le courtier Vousfinancer.

La production de crédits immobiliers a marqué le pas en janvier
Crédit photo © Boursier.com

Le volume de crédits accordés pour l’achat d'un bien immobilier a baissé en ce début d’année après une période 2020 marquée par une hausse de la production de 2,3% par rapport à 2019. 18,4 milliards d’euros de nouveaux crédits immobiliers ont été enregistrés au mois de janvier selon la Banque de France, soit 4,9 milliards d’euros de moins que l’année dernière à la même période, en baisse de 21% sur un an. Hors renégociations, le recul ressort cependant moins marqué, de -7,2% (15,5 milliards d’euros contre 16,7 milliards d’euros).

Un décrochage qui s'explique, bien sûr, en raison d'un contexte économique très différent de celui de l'année dernière. En janvier 2020, la pandémie de Covid-19 ne s'était pas encore abattue sur l'Europe, la période avait été marquée par un démarrage très dynamique de la production de crédits immobiliers et par une forte proportion des renégociations portées par la poursuite de la baisse des taux d’intérêt en fin d'année 2019.

Moins de rachats

Mais même sur un mois, toutefois, ce volume s'affiche en baisse de 9% par rapport à décembre 2020, et de 10,4% hors renégociations. A priori, un essoufflement de la production en janvier n'a rien d'étonnant, car la fin de l'année est en général une période dynamique pour le marché immobilier : ce fut le cas en décembre dernier, malgré le deuxième confinement qui s'est terminé le 15 décembre, note Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer, qui souligne cependant que le volume des crédits immobiliers s'est tout de même contracté sans discontinuer depuis le mois d'octobre.

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« Cette année, janvier a été relativement moins dynamique notamment en raison d'un assagissement du marché immobilier en fin d’année, de la prudence accrue des banques, mais aussi de l’attentisme des emprunteurs lié au contexte économique et sanitaire. Et même s’il reste des opportunités pour renégocier son crédit dans le contexte de taux bas, la part des rachats est désormais deux fois moins importante qu’il y a un an » précise-t-elle.

En dépit de cette pause, Vousfinancer reste dans l’ensemble optimistes pour les prochains mois : dans un contexte de marché moins dynamique, les établissements bancaires, dont les objectifs de production annuels restent ambitieux (équivalents à ceux de 2020), sont prêts à assouplir leurs conditions d’octroi de crédits pour attirer une nouvelle clientèle. Côté emprunteurs, les taux devraient rester par ailleurs très attrayants. Et malgré quelques hausses récentes observées dans les grilles de certaines banques, loin d’être encore généralisées, ils restent encore à des planchers historiques.

Des conditions d’octroi plus souples ?

« La bonne nouvelle pour les emprunteurs est qu’en ce début d’année, en recul par rapport à 2020, les banques veulent toutes capter de nouveaux clients et certaines élargissent davantage leurs cibles qu’en fin d’année 2020. Ainsi, certains établissements acceptent de nouveau de financer des emprunteurs avec des revenus plus faibles, d’autres les résidences secondaires ou dans une moindre mesure les investisseurs », rapporte Vousfinancer.

« Certaines consentent aussi à financer 110 % de la valeur du bien (incluant les frais, donc sans apport personnel) à condition que les emprunteurs aient tout de même une épargne de précaution, mais qui ne sera pas nécessairement injecter dans le financement. »

Pour autant, ces signaux positifs mériteront confirmation : l’épée de Damoclès du coronavirus sur la relance économique, une potentielle remontée des taux d’intérêt et l’incertitude de l’évolution du marché de l’emploi restent autant de facteurs de risques susceptibles de peser cette année sur les critères d'éligibilité des dossiers des banques et sur l'appétit des Français pour la pierre.

Certains profils resteront pénalisés

Les salariés évoluant dans des secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire (restauration, aéronautique, tourisme, événementiel...), ceux concernés par les dispositif de chômage partiel, et les personnes ayant des problèmes de santé auront tout intérêt à se faire accompagner d'un courtier pour leurs demandes de crédits immobiliers. La pandémie de coronavirus devrait pénaliser dans la durée ces profils auprès des banques qui, malgré leurs objectifs commerciaux, devront rester sélectives dans l'attribution de leurs crédits, estiment les professionnels du secteur.

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