La demande immobilière ne faiblit pas mais les banques restent très sélectives

La demande immobilière ne faiblit pas mais les banques restent très sélectives

Concernant les taux d’emprunt, ils sont actuellement compris entre 1,30% et 1,50% sur 20 ans, autour de 1,15% sur 15 ans et de 1,65% sur les durées comprises entre 20 et 25 ans, estime le courtier Meilleurtaux.

La demande immobilière ne faiblit pas mais les banques restent très sélectives
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Passé le fort rattrapage des demandes prêts immobiliers du mois de juin avec la reprise des transactions post-confinement, l’activité immobilière s’est-elle poursuivie cet été et dans quelles conditions pour les emprunteurs ? « La demande ne faiblit pas même si juillet et août sont en léger recul par rapport à 2019 après un mois de juin exceptionnel », répond le courtier Meilleurtaux qui observe une stabilité des taux d’emprunt depuis la hausse qui a accompagné la crise sanitaire (de +0,1 à +0,4 point en moyenne) et des banques qui continuent à prêter en restant très vigilantes sur le profil et les capacités de remboursement des emprunteurs.

La règle d’or des 33% impacte les ménages modestes

La règle d’or reste de ne pas dépasser un taux d’endettement de 33% pour respecter les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) et de ne pas emprunter sur une durée supérieure à 25 ans. Or, 1 dossier sur 3 déposé chez Meilleurtaux dépasse cette limite de 33% depuis janvier. Compte tenu de la petite marge de manœuvre dont disposent les banques, le courtier constate qu’environ la moitié de ces demandes avec un taux d’endettement supérieur à 33% obtiennent quand même un financement, souvent après avoir rogné sur le montant emprunté ou grâce à une augmentation de l’apport personnel (ce qui revient à diminuer le montant emprunté et la mensualité et donc à alléger le taux d’endettement). Etant donné que les jeunes et les ménages modestes ont généralement peu d’épargne à mobiliser, ce sont eux qui essuient le pus souvent des refus de prêts. « Les intentions immobilières n’ont absolument pas disparu, même pour les profils aux revenus modestes », remarque cependant le président de Meilleurtaux, Hervé Hatt.

Un apport pas si déterminant

Il est également intéressant d’observer que plus d’un dossier sur deux financé par Meilleurtaux ces quatre derniers mois dispose de moins de 10% d’apport (et même 37% avec moins de 5%). Si l’apport est la variable permettant de jouer sur le taux d’endettement, il n’est donc pas si déterminant pour les banques. « L’absence d’apport n’est pas bloquant si vous respectez un taux d’endettement de 33% », explique ainsi Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. L’autre sujet du moment concerne les difficultés à emprunter si on travaille dans un secteur d’activité exposé à la crise sanitaire (tourisme, événementiel...). Les banques sont bien sûr très sélectives sur ces profils et globalement sur les personnes qui sont toujours en chômage partiel à ce jour.

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Quelles perspectives pour les taux ?

Concernant les taux d’emprunt, ils sont actuellement compris entre 1,30% et 1,50% sur 20 ans, autour de 1,15% sur 15 ans et de 1,65% sur les durées comprises entre 20 et 25 ans. Depuis le début de l’été, les meilleurs profils peuvent même à nouveau espérer négocier moins de 1% sur 20 ans même si de telles décotes restent rares. Hervé Hatt ne voit pas les taux baisser dans les prochains mois en considérant que la hausse appliquée par les banques lors du confinement va être maintenue mais il ne les voit pas non plus remonter dans un environnement durable de politique monétaire très accommodante comme vient encore de le suggérer la banque centrale américaine la semaine dernière. « Aucun élément ne laisse penser que les taux remonteraient de façon significative », affirme le président de Meilleurtaux en privilégiant donc le scénario d’une relative stabilité des taux à bas niveau.

Recommandations du HCSF sous surveillance

Il reste à espérer que les conditions d’octroi des crédits dictées par le HCSF ne se durcissent pas encore davantage à l’avenir, ce que certaines banques semblent pourtant craindre selon Maël Bernier. Dans un rapport d’information concernant le plan de relance du logement que prépare le gouvernement, le député LREM de Moselle, Richard Lioger, a cependant été sensible à ce sujet. Richard Lioger proposait ainsi de s’assurer que le resserrement des conditions d’accès au crédit ne pèse pas sur l’accession à la propriété en demandant au HCSF d’étudier régulièrement la possibilité d’émettre des recommandations en vue d’un assouplissement temporaire des conditions d’octroi du crédit. A suivre donc..

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