Immobilier : l'ancien pourrait encore baisser de 10 à 15% !

Immobilier : l'ancien pourrait encore baisser de 10 à 15% !

Pour l’économiste Marc Touati, la baisse des prix aurait encore un potentiel de 10 à 15% dans les prochaines années avant un éventuel rebond des prix à partir de 2017...

Immobilier : l'ancien pourrait encore baisser de 10 à 15% !
Crédit photo © Boursier.com

Pas de changement de cap en vue à court terme. Les prix de l’immobilier ancien sont en légère baisse depuis environ trois ans en France et cette trajectoire devrait se poursuivre en 2015. Pour l’économiste Marc Touati, la baisse des prix aurait encore un potentiel de 10 à 15% dans les prochaines années avant un éventuel rebond des prix à partir de 2017, en fonction notamment du résultat des prochaines élections présidentielles. Une telle baisse des prix serait d’ailleurs loin d’effacer l’envolée observée depuis la fin des années 2000 (+de 100% dans beaucoup de régions) et qui n’a bien sûr pas été compensée par la croissance du revenu des ménages, même après l’impact positif de la baisses des taux d’emprunt.

Volumes faibles

Et si aujourd’hui on ne voit pas vraiment la baisse des prix, c’est parce qu’il y a trop peu de transactions, explique Marc Touati, par ailleurs Président du cabinet ACDEFI. Sur ce point, l’année 2014 s’est terminée avec environ 720 000 transactions, un niveau équivalent à 2013 mais 10% en dessous de celui de 2011 et jusqu’à 13% inférieur aux meilleures années (829 000 en 2005). Il ne faut pas oublier non plus que le nombre de ménages augmente chaque année. D’après une simulation de MeilleursAgents.com, il se réalisait en moyenne 3,2 transactions par an pour 100 ménages sur la période 2001-2007 contre seulement 2,5 transactions en 2014.

Marché bloqué

Pour le dirigeant de MeilleursAgents.com, Sébastien de Lafond, ces chiffres traduisent aujourd’hui le fait que nous sommes plus proches d’un marché bloqué que d’un marché fluide. Pour 2015, le Président de la FNAIM, Jean-François Buet, n’envisage d’ailleurs pas de rupture de tendance avec un volume de transactions qui ne devrait pas s’éloigner des 700 000 mais toujours avec de fortes disparités régionales.

A lire aussi...Comptage

Délais de vente

Autre argument, les délais de vente n’ont cessé d’augmenter ces derniers mois et le stock de biens à vendre avec des défauts a augmenté, ce  qui est susceptible, plus ou moins en fonction des régions (cela reste moins vrai à Paris) d’alimenter la future baisse des prix car ces vendeurs devront revoir leurs prétentions s’ils veulent trouver des acheteurs.

Chômage au plus haut

Jean-François Fliti, associé au cabinet Allure Finance, croit aussi à cette baisse tendancielle de l’immobilier ancien qui serait actuellement masquée par la faiblesse des volumes. Comme Marc Touati, Jean-François Fliti rappelle que le niveau très élevé du chômage n’autorise pas d’embellie à court terme car il entretient le manque de confiance dans l’avenir et bride donc les intentions d’achat des ménages. Sans oublier que 6,2 millions de demandeurs d’emplois (toutes catégories confondues en France à fin décembre), c’est quasiment 6,2 millions de personnes qui ne peuvent pas emprunter pour acheter un bien immobilier.

Profiter des taux

Marc Touati et Jean-François Fliti ne sont pas pour autant négatifs sur l’immobilier. S’il semble en effet assez hasardeux de se lancer aujourd’hui dans du pur investissement immobilier, il est en revanche très intéressant de profiter des taux d’emprunts historiquement bas, avant qu’ils ne remontent, pour devenir propriétaires. «Aujourd’hui, s’endetter, c’est s’enrichir», résume Jean-François Fliti…

©2015-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Immobilier

Chargement en cours...

Toute l'actualité