Immobilier de luxe, un marché français à plusieurs vitesses

Immobilier de luxe, un marché français à plusieurs vitesses

Tout ne se vend pas dans l'immobilier de luxe français. Paris reste la destination privilégiée par les acquéreurs étrangers, ce qui permet aux prix de résister malgré l'accumulation du nombre de biens à la vente.

Immobilier de luxe, un marché français à plusieurs vitesses
Crédit photo © Bernard Touillon

Sotheby's International Realty, la division immobilier de prestige de la maison de vente aux enchères Sotheby's (45 agences immobilières en France), pense que les ajustements de prix à la baisse vont se poursuivre cette année en France. En 2013, Sotheby's a déjà observé une baisse de prix et des négociations de plus en plus importantes dans l'immobilier de prestige, de l'ordre de 10% jusqu'à plus de 25% entre le prix initial et le prix de vente final.

Le comportement des acheteurs français pour des résidences secondaires a été particulièrement marqué par un attentisme quasi-total, un résultat de soucis fiscaux et économiques en France. En conséquence, les biens en portefeuille se sont accumulés sur le marché, explique le PDG de de Sotheby's International Realty France, Alexander Kraft.

Le prestige de Paris fait la différence

Le marché parisien haut de gamme a continué à résister à cette tendance difficile caractérisant le marché français. Paris reste en effet une des villes les plus attractives aux yeux des étrangers après Londres ou New-York. Mais comme le souligne le réseau concurrent Barnes, le haut de gamme parisien reste un marché à deux vitesses : toujours actif pour les biens sans défauts inférieurs à 2 millions d'euros avec des prix globalement stables en 2013 mais au ralenti pour les appartements familiaux et hôtels particuliers entre 2 et 5 millions avec des prix qui ont perdu de 10 à 20% depuis le début 2012.

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Sotheby's fait un constat similaire dans les quartiers les plus prestigieux de Paris (Triangle d'Or et Rive Gauche) : La baisse des prix affecte particulièrement les appartements familiaux classiques entre 200 et 300 m², qui ont plus de mal à se vendre aujourd'hui. Sotheby's cite l'exemple d'un appartement à refaire dans le quartier des Invalides où le vendeur a dû consentir une baisse de plus de 30% sur son prix initial de 12 000 euros le mètre carré.

Pas de baisse de prix pour les biens sans défauts bien situés

En revanche, pour les appartements sans défauts du type pied-à-terre entre 80 et 150 m² dans des quartiers recherchés, la demande reste soutenue et les prix ne devraient donc pas baisser en 2014. En plus des nationalités acquéreurs traditionnelles que sont les Russes, les Américains et les Européens, Sotheby's a observé ces derniers mois un grand afflux de clients libanais qui fuient l'insécurité du Moyen-Orient pour investir en France. La clientèle française, toujours présente, est devenue de plus en plus exigeante, et compare et réfléchit sérieusement avant de faire une offre.

Barnes pense aussi que tant que les taux d'intérêt d'emprunts resteront bas, les prix de Paris devraient se maintenir pour les biens inférieurs à 2 millions d'euros. Le marché des hôtels particuliers, maisons et grands appartements familiaux devrait néanmoins rester tendu en 2014 avec des prix qui pourraient encore perdre jusqu'à -5% selon Barnes. A Paris Ouest et Neuilly-sur-Seine, Sotheby's note qu'il reste encore beaucoup de biens surévalués à la vente depuis un certain temps, ce qui appelle encore des corrections en fonction du contexte économique futur et des réformes gouvernementales en cours, la fiscalité influant directement les décisions de la clientèle fortunée. A Neuilly, il y a eu une rationalisation des prix, des maisons qui étaient présentées entre 5 et 6 millions en 2011 se vendront aujourd'hui difficilement à plus de 3,5 millions, expliquait la semaine dernière le Directeur Général de Barnes,  Richard Tzipine.

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